On connaît déjà qui va gagner la présidentielle de 2014. Ce n'est pas un candidat. C'est juste un mot : ouverture. Il va rythmer cette campagne présidentielle 2014 tant il est décliné par tous les acteurs. Donc, tout le monde est d'accord. Il faut ouvrir. Mais quoi au juste ? Bouteflika, grand artisan de l'ouvre-boîte qui ne sert pas, a décidé aussi de s'y mettre. Il veut ouvrir la boîte de sardines qu'est le monde politique pour laisser entrer de l'oxygène. C'est vrai qu'il a réussi le tour de force de ne pas le mettre dans sa lettre aux Algériens, mais la promesse d'ouverture est là. Comme on procède à l'ouverture d'un testament chez le notaire, le Président-candidat s'engage à faire dans "la démocratie participative". C'est cela l'héritage qu'il compte léguer. Après avoir testé l'aquaculture politique, Bouteflika s'est résigné à laisser la liberté en milieu naturel. Mais le problème est qu'il n'est pas tout seul sur le marché de l'ouverture. Ali Benflis est un sérieux concurrent sur ce credo. L'ouverture, il y connaît un rayon. C'est lui qui avait trouvé la première ouverture pour aller respirer en dehors du monde cloaque du "bouteflikisme". Mécontent, le clan l'a traité de "Judas", qui, comme chacun le sait, est aussi une petite ouverture dans une porte par laquelle on peut regarder. Depuis, Benflis a ouvert grandes ses portes. À Benouari, aux Chaouia mécontents, aux déçus de Bouteflika, aux patrons ouverts au capital et à tous les Algériens qui cherchent une ouverture des... hostilités. Mais le mot ouverture est déjà dehors. C'est sa nature. Avec le mouvement Barakat, grand espace traversé par des courants d'air, il est déjà en train de respirer. L'ouverture est devenue une force d'action. Barakat lui donne un ADN. D'ailleurs, Barakat manifeste ce matin pour une autre ouverture, celle des médias audiovisuels publics qui vivent sous climatiseur. Maintenant, les avis divergent sur l'idée que Barakat soit une soupape d'une marmite prête à exploser ou le couvercle lui-même. La société civile a besoin de cette ouverture, même si les manifestations de rue ont tendance à la fermer. Les automobilistes de la place Audin ou d'Alger-Béjaïa peuvent en témoigner. Ainsi, les ouvertures ne manquent pas. Le tout est de savoir laquelle emprunter. Cette campagne nous le dira. Car l'ouverture politique est conditionnée par d'autres ouvertures. Celles des plis des marchés publics ou celles des lettres d'anciens responsables à des Algériens dont le vote est en proie au doute. Car personne ne leur a dit que la saison de la chasse a été... ouverte. Nom Adresse email