Ce prénom nous vient de l'antiquité. Il a été porté par une jeune fille, originaire de Tipasa, qui s'est illustrée dans l'histoire de la ville. Selon les sources dont nous disposons, Salsa a vécu au début du 4e siècle. Salsa a quatorze ans au moment où commence son histoire. Elle était chrétienne, mais sa famille était païenne : ce fait n'était pas isolé, puisqu'on dispose d'autres exemples, comme Monique, la mère de saint Augustin, qui s'était baptisée alors que sa famille était païenne. C'est la vue de la foule, adorant la tête d'un serpent de bronze, qui l'indigne. Le serpent, qui fait partie des vieux cultes agraires berbères, représentant la fertilité de la terre et la protection des cultures, a dû lui paraître comme le symbole du mal. Un jour, au cours d'une fête, on sort le serpent de bronze et, profitant de l'inattention des païens, elle s'empare de la statue et la précipite dans les flots. Ce geste suscite la colère de la foule qui la lapide. On saisit le corps et on le jette dans les flots. C'est alors que commence la légende de Salsa. Le pieux Tipasin, du 5e siècle, qui raconte son histoire rapporte que dès que les flots ont reçu le corps, la mer s'est déchaînée, secouée par une violente tempête. Il rapporte aussi qu'un navigateur du nom de Saturninus, venant de Gaule, est bloqué dans le port. Pendant trois nuits, il voit en rêve la jeune martyre et une voix mystérieuse lui ordonne de repêcher son corps. Il le cherche, le retrouve, miraculeusement intact, et le sort des flots. La même foule qui a lapidé Salsa l'honore et va l'enterrer dans une petite chapelle au-dessus du port. C'est cette chapelle, agrandie et embellie, qui deviendra la basilique de Sainte Salsa, canonisée. On peut aujourd'hui encore voir des ruines des murs extérieurs de la basilique ainsi que la base de ses piliers. Le sol était encore recouvert de mosaïques, à sa découverte, mais seul un fragment a été conservé. Ce fragment porte une inscription en vers indiquant que "c'est ici que repose la sainte martyre Salsa, toujours plus douce que le nectar, qui a mérité d'habiter toujours au ciel". Le nom est latin et signifie "chose salée". L'onomastique moderne connaît un pendant de Salsa, Malḥa, qui vient de l'arabe malḥa "salée", au figuré "qui a du charme, qui est gracieuse". M. A. H ([email protected]) Nom Adresse email