Des candidats au baccalauréat ont investi, jeudi, le siège de la DE, pour réfuter les propos rassurants du premier responsable. Ils soutiennent que le retard n'a pu être rattrapé et ils réclament un seuil des cours spécial Ghardaïa. Les incidents cycliques, qui ont endeuillé la wilaya de Ghardaïa avant l'élection présidentielle, n'ont pas été sans conséquence sur la scolarité des élèves, tous paliers confondus. Quand on sait qu'un simple mouvement de grève a complètement paralysé les établissements, on imagine aisément quelle a été la situation dans une wilaya qui était à feu et à sang des semaines durant. D'aucuns n'ignorent pas qu'entre le droit à la vie et le droit aux études, le choix des parents est vite fait. Après tout, les cours sont rattrapables pour peu que le temps nécessaire soit à la portée des enseignants et des candidats. Ce qui n'a pas été le cas pour eux, puisque même si un retour au calme était enregistré, le retour en classe ne s'était pas fait rapidement. La crainte d'éventuels incidents a empêché les élèves de reprendre le chemin des établissements scolaires. Le retard à rattraper était énorme notamment pour les candidats au baccalauréat 2014. L'état d'avancement du rattrapage des cours perdus a fait couler beaucoup d'encre. La conférence nationale des directeurs de l'éducation tenue le 12 mai dernier, était l'occasion inespérée pour avoir un état des lieux officiel et fiable. Et comme il fallait s'y attendre, la wilaya de Ghardaïa s'est taillé une bonne partie des préoccupations soulevées lors du premier point de presse de Benghebrit. "Nous n'avons aucun problème dans la wilaya de Ghardaïa", est allée jusqu'à dire la ministre, évidemment, briffée par ses collaborateurs. À une consœur qui est allée jusqu'à laisser entendre que les états établis étaient probablement falsifiés car en réalité les élèves ont été privés de cours depuis janvier, le chef de cabinet a répliqué : "J'étais en contact quotidien avec les responsables de la wilaya. Les notables reçus récemment n'ont pas soulevé le problème de retard des cours par rapport au seuil établi par la commission des programmes." Et pour mieux convaincre, le directeur de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa est appelé à la rescousse. "Les lycées de la wilaya ont dépassé le seuil des cours. Les incidents n'ont touché que deux communes et comme pour nous, le bac est une ligne rouge à ne pas franchir, les candidats ont été pris en charge en dehors de leur lycée", a soutenu Azzedine El-Djilali. Des propos rassurants qui seront vite réfutés par les principaux concernés, en l'occurrence les postulants au baccalauréat de la vallée du M'zab dont les communes ont été touchées par les incidents. Ils ont investi jeudi le siège de la DE pour réclamer un nouveau ou un seuil spécial qui ne prendrait en compte que les cours dispensés dans leur lycée (lire le papier de notre correspondant). Qui dit vrai ? Qui croire ? Au milieu de cette polémique, les candidats de cette wilaya ne sont certainement pas près de se concentrer sur leurs révisions. La ministre de l'Education nationale est interpellée pour éclaircir la situation et prendre les mesures idoines. Malika Ben Nom Adresse email