L'intervenant n'a pas manqué de déplorer à cette occasion la grande publicité faite aux parties opposées aux consultations au détriment de celles qui les soutiennent. Le refus de l'opposition de prendre part aux consultations de juin prochain sur la révision de la Constitution continue à inquiéter les partis au pouvoir. Hier, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, a consacré l'essentiel de son discours d'ouverture d'une journée d'étude sur "la révision de la Constitution", organisée au siège de son parti à Ben Aknoun, à répondre aux objections de l'opposition en l'appelant "à revoir sa position". Devant les cadres du parti et les enseignants universitaires présents à la rencontre, Bensalah s'est départi de sa légendaire langue de bois pour s'adresser directement et clairement aux formations de l'opposition. "L'opposition veut le changement ? Qu'elle vienne provoquer ce changement, et c'est une chance pour elle et pour tout le pays", a-t-il plaidé d'emblée, avant d'exprimer un regret : "Mais qu'elle dise non aux consultations, c'est une position vaine et inutile tant pour elle que pour l'ensemble de la société." Aux yeux du président du Conseil de la nation, "exprimer des réserves sur la révision constitutionnelle dans cette conjoncture ne sert à rien. Pire, ces réserves travaillent contre les visions qu'ils prétendent défendre." Son argument est que les consultations de juin représentent "une occasion pour tous ceux qui plaident pour un véritable changement. La révision de la Constitution définit les repères, les perspectives et les prérogatives et elle est à la base de toutes les lois". Faisant état de l'impératif d'un accord sur une Constitution "où il y aura l'expression de toutes les composantes de la société", le SG du RND relèvera que "le Président aurait pu se contenter de la mouture remise par la commission technique, mais il a préféré la réexposer au débat politique". Aussi et tout en appelant les partis de l'opposition à "revoir leur position", Bensalah, insistant, précise : "Nous appelons ceux qui disent non à rejoindre le groupe pour participer avec sérieux et efficacité à ce projet, car il s'agit d'une grande responsabilité pour nous tous et il est question d'une occasion à ne pas rater." L'intervenant n'a pas manqué de déplorer, à cette occasion, la grande publicité faite aux parties opposées aux consultations au détriment de celles qui les soutiennent : "Il est regrettable que dans notre pays, il y ait plutôt la promotion de ceux qui disent non et pas de ceux qui disent oui. Il s'agit d'une attitude qui n'est pas positive dans l'exercice de la démocratie." Et d'enchaîner : "On respecte les opinions. Ceux qui disent oui, on va leur permettre de s'exprimer, et à ceux qui disent non de le faire aussi. Mais qu'en définitive, c'est le dominant à travers sa représentativité dans la société qui doit l'emporter." Bensalah évite de nommer Ouyahia Le nom d'Ahmed Ouyahia, l'ancien patron du RND, a été soigneusement évité hier par Bensalah. Bien qu'évoqué à trois reprises dans son discours, en sa qualité de chef de cabinet devant conduire les consultations de juin prochain, Bensalah n'a, cependant, pas nommé Ouyahia, ni sa qualité de cadre du parti. Cette "omission" n'a pas échappé à l'assistance qui l'a relevée avec regret. La première fois qu'Ouyahia a été évoqué, c'était dès l'entame du discours de Bensalah. L'énumération des qualités d'Ouyahia, "apte à mener à bien les consultations", a été accueillie par une salve d'ovations de l'assistance. Mais les participants ont vite déchanté quand le nom d'Ouyahia n'a pas été cité. Une seconde fois, Bensalah parle de son prédécesseur à la tête du parti, le désignant seulement par "celui choisi par la Présidence" pour prendre attache avec les composantes de la société. Et une troisième fois, Ouyahia a été considéré comme "la partie chargée de mener les consultations", lorsque Bensalah a fait état des propositions finales de sa formation. Ce fait a été très remarqué par l'assistance et a jeté un véritable froid dans la salle. Il faut dire qu'Ahmed Ouyahia a quelque peu ravi la vedette à Bensalah puisque, pour rappel, c'est ce dernier qui avait conduit les consultations autour de la révision constitutionnelle avortée de 2012. Hier, le RND donnait l'image d'un parti dispersé, voire en crise, à l'image du FLN, laissant apparaître l'existence de plusieurs tendances en son sein. N. M. Nom Adresse email