Résumé : Aziza soupçonnait son mari d'avoir une relation extraconjugale. Pour cela, elle charge Zéliha de chercher cette intruse qui a volé le cœur et l'esprit de Ziya. Cet dernière est sidérée. Elle n'admettait pas que cet homme qu'elle aimait en secret puisse regarder une autre femme. Le soir tombait, et Djamil interrompt le récit qui les a captivés. Je hoche la tête : - Oui... Très captivés... Je suis curieuse de connaître qui est la femme qui avait pu attirer notre grand-père dans ses filets. - Alors restez... J'ai assez d'espace chez moi...Vous pourriez passer la nuit et connaître la suite de mon récit. Je secoue la tête : - Merci... Mais nous nous voyons dans l'obligation de rejoindre notre équipe à l'hôtel. On doit sûrement s'inquiéter de notre absence... Nous vous promettons de revenir vous rendre visite avant la fin de notre séjour. - C'est comme vous voulez... Djamil me pince le bras : - Je ne sais pas si nous pouvons décaler d'une journée notre déplacement sur Izmir... Nous allons nous arranger avec notre guide et nous renseigner sur les itinéraires prévus... Nous pourrions peut-être revenir chez vous demain dans la matinée. - J'en serais heureuse mes enfants... Nous prenons, Djamil et moi, congé de cette femme qui venait de nous dévoiler des choses que nous ignorions jusqu'à ce jour sur notre grand-père, et même sur la famille. Nous traversons le boulevard Barberousse, avant de prendre un taxi qui nous dépose à notre hôtel. À l'instar de la veille, la soirée était animée par une troupe folklorique. Des touristes dînaient sur la terrasse, et d'autres faisaient des promenades au bord de la mer et dans les jardins de l'établissement. L'air embaumait la nature, et malgré la fraîcheur de la nuit, les gens n'étaient pas pressés d'aller dormir. Djamil m'entraîne au restaurant, où nous commandons un dîner frugal. Mon cousin avait discuté avec le guide qui nous renseigna sur l'itinéraire du lendemain. Si nous ne partons pas avec le reste des vacanciers, nous pourrions les rejoindre à Izmir en fin de journée ou le lendemain par un bus qui desservait régulièrement la région. Il nous avait donné l'adresse de l'auberge où ils devraient séjourner durant deux jours. J'étais épuisée, tout comme la veille. Mais cette fois-ci, je demeurais éveillée une bonne partie de la nuit. Je repensais à Zéliha et à ses révélations. Qui était donc cette femme qui avait séduit notre grand-père jusqu'à lui faire oublier Aziza ? Zéliha était secrètement amoureuse de lui... Ziya n'était pas homme à répondre aux provocations. Il aimait sa femme, et sa petite famille vivait dans l'opulence et le bonheur... Que pourrait nous raconter Zéliha demain ? La suite du récit lèvera-t-elle le voile sur une histoire d'adultère ? Les questions se suivaient sans trouver de réponse. J'avais oublié que nous étions à Istanbul Djamil et moi pour une simple affaire d'héritage... Zéliha avait éveillé notre curiosité par son récit... Je me demandais si un autre avait connu Ziya autant qu'elle. Le sommeil finira par m'emporter. Je rêvais de Ziya, de Aziza, de Zéliha, et même de cette femme "mystère" qui occupait l'esprit de notre grand-père. Lorsque Djamil me réveilla, j'eus du mal à croire qu'on était déjà au matin et que le reste de l'équipe était en route vers Izmir. Je m'habille hâtivement pour suivre mon cousin, et nous prenons cette fois-ci le bus pour nous rendre encore une fois chez Zéliha. Elle nous attendait. A la première sonnerie, elle nous ouvrit toute grande la porte, et nous souhaite la bienvenue, avant de nous installer cette fois-ci dans son jardin. Les fleurs sentaient bon, et le jasmin embaumait les lieux. Zéliha nous sert des rafraîchissements et des petits gâteaux aux noix et aux amandes, avant de prendre place autour de la table en osier. - Je suis très heureuse... Très très heureuse de vous revoir mes petits... Je n'ai presque plus personne dans ce monde. Très peu de gens me rendent visite, et moi-même, je ne sors plus autant qu'avant... A mon âge, je préfère me confiner chez moi. Pourtant, elle ne faisait pas du tout son âge... A part quelques rides d'expression, son visage n'avait pas trop souffert des aléas du temps, et ses cheveux grisonnants relevés en chignon sur le sommet de son crâne la faisaient ressembler à une gouvernante de lycée. - Vous ne faites pas très âgée, tante Zéliha. Elle sourit : - Merci Narimène. On a beau essayer de repousser notre âge, il nous rattrape toujours. Je suis aussi vieille que le sont mes artères. - Vous êtes encore très élégante et très soignée... On voit que vous avez bien vécu. - Je rends grâce à Dieu. J'ai même très bien vécu. J'ai beaucoup voyagé, et j'ai bien gagné ma vieillesse. Je peux me reposer et mourir en paix dans cette maison léguée par mes parents. - Vous avez travaillé longtemps pour Ziya ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email