Résumé : Leur curiosité piquée à vif, Narimène et Djamil décalèrent leur voyage à Izmir, pour pouvoir écouter la suite du récit de Zéliha. Ils retournèrent chez elle dès le lendemain et elle consentira à leur narrer la suite des événements. Elle avait travaillé pour Ziya et l'avait même trop côtoyé. Elle hoche la tête. - Oui... Aussi longtemps qu'il l'avait voulu... - Alors que s'est-il ensuite passé après votre entretien avec Aziza... Elle vous avait demandé de chercher cette femme qui avait séduit notre grand-père. Elle hoche la tête : - Oui... Heu... Je mourrais d'envie de rencontrer cette femme... J'étais très curieuse de la connaître... Je voulais voir à quoi elle ressemblait. Ziya ne pouvait pas tomber amoureux d'une femme laide... J'étais certaine qu'elle devait être très belle et très jeune aussi. - Et alors... Elle était comment... ? - Elle pousse un soupir : - Elle n'était rien, puisqu'elle n'existait pas. Je demeure muette. Djamil me jette un coup d'œil avant de lancer : - Elle n'existait pas ? Aziza avait pourtant assuré qu'elle existait. Ziya n'avait pas l'habitude de la délaisser... Zéliha soupire : - Oui... Mais cette fois-ci son esprit était préoccupé. Il luttait contre lui-même et contre des sentiments naissants. - Envers qui ? - Envers moi. Je sursaute : - Il luttait contre ses sentiments envers vous ? - C'est la réalité... Ziya était épris de moi... Il ne se l'expliquait pas. Ce n'est que plus tard qu'il l'avait compris. - Et il vous a demandé de vous rendre auprès de Aziza. - Oui... Il voulait se rassurer... Se prouver à lui-même qu'il tenait à sa femme. Ma présence auprès d'elle n'était qu'une épreuve... C'était lui-même qui avait proposé à Aziza de me faire venir... Elle ne se doutait de rien bien sûr. Enfin, je veux dire qu'elle ne se doutait pas des sentiments que Ziya nourrissait à mon égard. - Et lui-même ? Comment savait-il qu'il pouvait résister à un sentiment aussi fort que cet amour qu'il vous portait ? - Lui, n'était pas dupe. Pour que Aziza efface tout soupçon à mon égard, il avait fait appel à mes services... Il avait dû longuement discuter avec elle, de la possibilité de m'héberger pour quelque temps chez eux, afin que je m'occupe de ses affaires lorsqu'il est en voyage, et aussi des enfants qui s'attachaient de plus en plus à moi. - Il vous a demandé de séjourner chez eux ? Elle hoche la tête : - Oui... Il m'a demandé de m'occuper des enfants, et de décharger Aziza de certaines tâches qui commençaient à l'encombrer. Telles que la gestion de la maison, les courses, les factures à payer, etc. - Et vous avez accepté ? - Oui... Mais seulement pour quelques mois. - Et ensuite ? Ziya vous a-t-il demandé de rentrer à Istanbul ? Aziza avait-elle fini par comprendre que son mari ne vivait pas une relation extraconjugale ? Zéliha soupire encore : - Ziya n'a jamais voulu me voir quitter la maison. Bien au contraire, il aurait voulu me garder indéfiniment dans sa famille. J'en étais devenue un membre influent, comme il ne cessait de le répéter... Seulement, une fois que Aziza a compris que son mari ne s'absentait que pour ses affaires, et qu'elle avait eu tort de douter de lui, je découvre que j'étais enceinte. - Enceinte ? Mais de qui ? Elle baisse la tête, et ses mains tremblèrent : - De Ziya bien sûr. La surprise nous clouera le bec à Djamil et à moi. Zéliha se passe une main sur le visage avant de poursuivre : - J'étais sidérée ! Je m'attendais à tout, sauf à ça... - Comment est-ce arrivé ? Vous avez attiré Ziya dans vos filets ? Elle secoue sa tête : - Non. Croyez-moi... Lorsque j'ai découvert ma grossesse, je voulais me suicider... Je m'en voulais à mort d'avoir cédé à Ziya... Je ne voulais pas en arriver là... J'aimais Aziza, j'aimais les enfants, et j'aimais votre grand-père d'un amour profond, sans penser que les choses allaient se précipiter et se gâter, et que j'allais payer le lourd tribut d'une malencontreuse erreur. Elle soupire encore : - Cela est arrivé un jour où Aziza avait emmené les enfants au manège. Je ne pouvais sortir ce jour-là, car une migraine m'avait tenue éveillée toute la nuit. Je paressais donc au lit, où je me suis mise à lire. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email