À l'occasion d'une visite effectuée, jeudi, à l'Ecole supérieure de la magistrature, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a critiqué la formation qui y est dispensée. Il a estimé qu'elle s'adresse aux magistrats-praticiens uniquement. "L'Ecole supérieure de la magistrature n'est pas une école de formation professionnelle", a-t-il asséné. Il a également dénoncé "un manque de moyens" et s'est indigné "des mauvaises notes obtenues par certains étudiants", a rapporté l'APS. Tayeb Louh a donc plaidé pour l'introduction de "spécialisations" des futurs magistrats sachant qu'ils sont au nombre de 1 000 à sortir chaque année de cette école. Il a, en outre, préconisé le recours à des "enseignants spécialisés" eux aussi. Le garde des Sceaux a affirmé que "sa vision prospective du secteur de la justice est novatrice et répond au plan d'action du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République". Il a ajouté que "la formation constitue l'élément prioritaire dans la concrétisation du principe d'indépendance de la justice". Toujours selon lui, "une formation de haut niveau des magistrats leur permettra de mieux appréhender les entraves susceptibles de s'opposer à eux durant l'exercice de leur mission". Pour réformer la justice, Tayeb Louh semble tout miser sur la formation et le renforcement des infrastructures. Il a demandé au wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, de doter la capitale d'une cour de justice répondant aux normes internationales. Sauf que les problèmes qui caractérisent le secteur, sont d'origines multiples : la corruption, la surcharge de dossiers et les délais de traitement toujours trop longs, pour ne citer que ceux-là. Mais le ministre a promis de raccourcir d'autres délais : celui nécessaire à l'obtention du certificat de nationalité et de l'extrait du casier judiciaire. Tayeb Louh a assuré que ce délai sera réduit "dès la promulgation de la loi", ajoutant que "cette loi prévoit également l'introduction de la légalisation et de la signature électroniques des documents". Les amendements des codes civil et de procédure pénale doivent être "ciblés", a-t-il souligné. Le ministre a pressé les cadres du secteur "à accélérer la cadence de mise en œuvre du programme de réforme de la justice". Une réforme basée, selon lui, "sur la protection des droits de l'individu et des libertés individuelles et collectives pour bâtir un Etat de droit, consolider la séparation des pouvoirs et protéger le magistrat". Au cours de cette même journée de jeudi, le garde des Sceaux et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature a procédé à l'installation de sa nouvelle composante. Présent au siège de la Cour suprême, Tayeb Louh a remercié les partants et souhaité "la réussite aux nouveaux membres". Selon le communiqué du Conseil supérieur de la magistrature cité par l'APS, il a été procédé au renouvellement de la moitié de ses membres. A H Nom Adresse email