"La question de tamazight est avant tout éminemment politique avant d'être technique", a soutenu l'un des animateurs du MCB. Les animateurs du Mouvement culturel berbère (MCB) de Béjaïa préparent activement un rassemblement, samedi prochain, à partir de 11h, à la place Saïd-Mekbel pour la liberté de la presse de Béjaïa. Une action de rue du MCB qui se veut un moyen de pression sur le pouvoir pour l'amener à répondre favorablement à la revendication portant sur l'officialisation de tamazight, lors de la révision constitutionnelle en cours. Dans une conférence de presse animée par les militants du MCB, hier, à Béjaïa, ces derniers se sont montrés très optimistes pour ratisser large à l'occasion de cette action. "Nous avons tenu des meetings de sensibilisation dans toutes les cités de la ville de Béjaïa et dans nos villages de l'arrière-pays", a déclaré l'un des animateurs et enseignant de tamazight, D. Ikhloufi. Par la même occasion, les conférenciers du MCB n'ont pas manqué de répliquer à la déclaration de Sellal, qui a signifié devant les députés, lors de la présentation de son programme d'action, une fin de non-recevoir à la demande de l'officialisation de tamazight pour "des raisons techniques". "La question de tamazight est avant tout éminemment politique avant d'être technique", a soutenu l'un des animateurs du MCB, R. Alitouche. Autrement dit, Sellal veut placer la charrue avant les bœufs. Un autre animateur relève la gravité de la déclaration de Sellal. "Une question qu'il a tranchée avant que même les consultations sur la nouvelle Constitution soient menées à terme. C'est très grave", fulmine cet animateur. Pour les animateurs du MCB de Béjaïa, l'officialisation de tamazight s'impose de par sa légitimité. Pour le choix de la date du rassemblement, le 14 juin 2014, qui coïncide avec le 13e anniversaire de la marche historique du mouvement citoyen de la Kabylie à Alger, les animateurs du MCB estiment que nul n'a le droit d'oublier les victimes du Printemps noir de la Kabylie. À la question de savoir quelles seraient les actions à mener par le MCB au cas où la revendication de l'officialisation de tamazight n'aboutirait pas à l'occasion de cette révision constitutionnelle, les animateurs projettent des actions de rue pacifiques qui restent à définir. Par ailleurs, le collectif de la société civile d'El-Kseur a organisé, hier, un meeting à l'esplanade de l'APC d'El-Kseur pour "réitérer son attachement à la plateforme d'El-Kseur", revendiquant "sa satisfaction pleine et entière", et appelle au "rejet de toute consultation référendaire ou parlementaire sur une Constitution n'incluant pas l'officialisation de tamazight. Le collectif exige, de surcroît, un bilan de la décennie noire avant la constitutionnalisation de la réconciliation nationale qui mérite et exige, à elle seule, un référendum". De son côté, le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) appelle à un rassemblement samedi, à Akbou, pour "instituer la date du 14 juin comme Journée de la nation kabyle". L. O Nom Adresse email