Les Algériens s'apprêtent dans quelques jours, à l'instar de tous les pays musulmans, à accueillir le Ramadhan qui coïncide avec les journées les plus longues de l'année et, en prime, des températures élevées. Cette période est aussi synonyme de prolifération des vendeurs à la sauvette de produits dont la consommation doit répondre nécessairement aux règles de conservation. Il s'agit, bien évidemment, des produits périssables, mais que ces vendeurs proposent aux consommateurs alléchés par les prix relativement bas par rapport à ceux pratiqués dans les magasins d'alimentation générale. La question qui revient pourtant à chaque saison et à l'occasion du mois sacré ne semble pas avoir d'impact tant par les pratiquants de l'informel que par les consommateurs, premiers concernés par les conséquences de ces produits vendus sans respect de la chaîne de conservation. La Fédération nationale de la protection du consommateur et de l'environnement, invitée hier au centre de presse du quotidien El Moudjahid, a animé une conférence sous le thème : "Le comportement du consommateur durant le mois de Ramadhan" pour montrer du doigt le laxisme des pouvoirs publics caractérisé par le manque de contrôle et de stricte application de la réglementation, sachant qu'il s'agit avant tout de la santé des consommateurs qui est mise en danger. Mais parallèlement, fait noter le président de cette fédération, le Dr Hariz Zaki, il est aussi temps que les consommateurs changent de comportement à cet égard avec un esprit de consommation rationnel, ce qui constitue en soi une forme de lutte contre l'informel. Mohamed Abidi, vice-président de la fédération, explique que la préparation du mois de Ramadhan prochain doit se faire automatiquement juste après celui qui vient de s'écouler. "Le comportement avide des consommateurs durant ce mois, n'est un secret pour personne, il est à l'origine de la crise qui touche certains produits notamment le lait et ses dérivés. Comme il provoque une rupture dans les viandes blanches, moins chères que les rouges, entraînant de ce fait une envolée des prix. Le poulet vendu actuellement à 330 DA/kg connaîtra, certainement, durant le mois de Ramadhan, une hausse. Cette situation s'explique par une forte demande", dira dans ce sens le conférencier. Mais pas seulement. L'intervenant précise, en fait, que "même si la distribution se fera normalement, la consommation irrationnelle conduira inévitablement à la perturbation du marché". Un autre problème aussi récurrent concerne la non-disponibilité du pain justifiée, selon lui, par le départ en vacances des ouvriers boulangers. Sur ce chapitre, dira M. Abidi, "les boulangers devraient prendre conscience pour rendre disponible ce produit qui constitue la base de l'alimentation des foyers à revenus modestes". Toutefois, l'attention a été, encore une fois, attirée sur le gaspillage du pain par un grand nombre de familles algériennes. Sur 50 millions de pains vendus quotidiennement, 20 millions finissent dans les poubelles. "Ce problème, note le Dr Hariz Zaki, nous fait poser la question de savoir pourquoi l'Etat ne veut pas réévaluer le dinar et, de là, faire en sorte que la subvention aille aux familles nécessiteuses." Sur un autre plan, la Fédération des consommateurs s'est exprimée sur la question de l'électronarcose de la volaille et que les imams ont récemment condamnée. "Cette méthode pratiquée par 20 à 30% des abattoirs, est réprouvée par les muftis. Nous avons proposé une étroite collaboration entre le ministère des Affaires religieuses et les vétérinaires pour rassurer les consommateurs." Par ailleurs, la fédération souhaite que le crédit à la consommation notamment celui relatif à l'immobilier, soit exonéré de tout intérêt. A F Nom Adresse email