Des plasticiens et enseignants ont proposé, lundi à Alger, de revoir les formations dispensées dans les écoles d'art et ont plaidé pour la création de plus d'espaces d'expression, de travail et d'exposition pour les artistes visuels. Les participants à une rencontre initiée par le ministère de la Culture ont appelé à réactualiser les programmes d'enseignement dispensés à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, tout en proposant la création d'équivalences pour les diplômés des écoles régionales afin qu'ils soient formés dans cet établissement supérieur, accessible uniquement avec le baccalauréat. Ces équivalences pourraient prendre par exemple la forme d'un "baccalauréat artistique" délivré par ces mêmes écoles régionales d'art, a suggéré le designer et enseignant Mourad Bouzar. Autre point abordé, la formation des critiques d'art et des journalistes spécialisés, deux métiers qui "font vivre" les œuvres des artistes – une fois qu'elles ne sont plus exposées – en étant une source d'archives et de références, ont estimé des plasticiens. D'autres artistes ont déploré le manque de lieux dédiés à la création et l'exposition (galeries, ateliers, etc.) à Alger, mais surtout dans les autres régions. Certains participants ont proposé des encouragements en direction des opérateurs privés qui souhaiteraient ouvrir des galeries d'art, alors que d'autres ont demandé à obliger les maisons régionales de culture à posséder un espace d'exposition pour les arts visuels. Outre la création de galeries, des plasticiens comme Karim Sergoua ont souhaité qu'il y ait plus d'espaces de création et de résidences pour les artistes, à l'exemple des abattoirs d'Alger, en voie de cessation d'activité et en instance d'être classés patrimoine culturel. La mise en place de mécanismes favorisant l'acquisition des œuvres d'art par des institutions publiques (musées, collectivité locales et entreprises étatiques) et des entreprises privées a également été souhaitée par les participants. Ces mécanismes permettraient, en plus de la création d'un "marché de l'art" et la constitution d'un "patrimoine artistique", de mieux diffuser la création artistique, contemporaine ou de grands artistes algériens décédés, auprès du public. Une cinquantaine de professionnels des arts visuels (plasticiens, bédéistes, designers et enseignants des beaux-arts) ont pris part à une rencontre avec la ministre de la Culture, Nadia Labidi, première d'une série de consultations avec les professionnels du secteur. Etalées sur une semaine (jusqu'au 21 juillet), ces rencontres préparent les conférences nationales sur la culture, prévues "après le mois de septembre", a indiqué Mme Labidi. APS Nom Adresse email