La phase initiale du dialogue intermalien doit s'achever jeudi prochain. Hormis de rares indiscrétions, aucune information n'a filtré sur le déroulement des négociations qui n'ont pas encore atteint les questions de fond. Il s'agit donc d'un accord sur la méthode et sur les questions devant être traitées en priorité lors de cette phase initiale qui doit prendre fin ce jeudi. Une phase qui n'a pas été de tout repos puisque les parties, même engagées sur le principe de contribuer à trouver une solution durable et définitive à la crise, avaient des appréhensions, des hésitations ou carrément, comme le MNLA, ont tenté d'imposer leur vue à la fois sur le déroulement du dialogue et les groupes rebelles appelés à participer. D'ailleurs, le chef de la délégation de la coalition de l'Azawad (HCUA, MNLA et MAA), Mohamadou Djeri Maiga (du MNLA) avait, dès l'ouverture à Alger, le 16 juillet, de cette phase initiale du dialogue, remis en cause la composante des délégations du nord Mali. Il n'était pas question pour lui que participent les trois autres délégations, CPA, MAA (dissidents) et CM-FPR, au motif qu'elles n'ont pas participé aux combats (contre l'armée malienne). Une déclaration qui lui vaudra, trois jours après, d'être éjecté de la tête de la délégation. Il a été remplacé avant-hier par le président du HCUA, Algabas Ag Intalla. L'autre faux pas du cadre du MNLA est son pronostic sur la durée des négociations. Alors que tout le monde croyait à une solution rapide, le chef du MNLA préconise un dialogue qui s'étalera sur plusieurs mois, voire une année. Les autres groupes n'ont pas tardé à lui répliquer. Avec véhémence. Deux représentants de ces groupes, parlant un arabe parfait, ont répondu au MNLA en l'accusant en des termes à peine voilés, de jouer pour d'autres parties et selon leur agenda. Les deux représentants du second groupe qui a rejoint la plateforme d'Alger, accuse le MNLA de faire le jeu de la France dont le but est de s'installer durablement dans la sous-région. Objet d'un autre litige qui est apparu au premier jour de la rencontre d'Alger, l'absence d'une feuille de route du côté des représentants du gouvernement malien. Un reproche que certains voulaient utiliser comme alibi pour retarder encore l'ouverture des négociations pour des raisons inconnues. Pourtant, a-t-il été précisé dès le départ, l'initiative d'Alger se place dans le prolongement de l'accord de Ouagadougou. Cette affirmation a été assortie de l'engagement de Bamako à laisser ouverte la porte à toutes les propositions. La seule ligne rouge est relative à l'unité territoriale, l'unité du peuple et le caractère républicain de l'Etat. Autrement dit, le gouvernement malien n'a, a priori, aucune réserve sur les éventuelles propositions de la rébellion du Nord. Une position saluée par les participants, acteurs et partenaires. Le chef de la diplomatie malienne a bien précisé dans son allocution que toutes les questions peuvent être abordées. Sont exclus les trois principes : l'unité territoriale, du peuple et le caractère républicain du pays, a-t-il souligné. Avec la sagesse des autres groupes et la diplomatie des partenaires, le coup a été rattrapé et le MNLA est remis à sa place, à sa juste place. Place d'un partenaire comme les autres appelé à apporter sa contribution dans la solution de la crise. Les représentants des trois autres groupes ont d'ailleurs mis en exergue son troublant rôle depuis sa création. Ils citeront son rapprochement inattendu avec le Maroc, son hostilité à l'Algérie et, bien entendu, ses tentatives de remise en cause du processus de négociations en reprenant les armes à deux reprises, violant ainsi l'accord de cessez-le-feu signé avec Bamako. Avec le changement opéré à la tête de la délégation de la coalition, le MNLA semble, d'une certaine manière, isolé dans ses positions ; les autres membres de sa délégation ayant certainement compris le risque de leur mise en minorité, ont opté pour une posture "modérée", accommodée aux objectifs du dialogue. La poursuite du dialogue de la phase initiale va d'ailleurs avoir lieu au cours du mois d'août à Alger. Une avancée appréciable pour la suite des négociations. D. B. Nom Adresse email