Résumé : En faisant ses courses, Nora est prise d'un malaise. A la pharmacie où elle se trouvait, on lui demandera de vérifier par un test de grossesse, si elle n'était pas enceinte. La jeune femme élimine cette éventualité, car elle pensait avoir pris ses précautions... Mais le test s'avérera positif...Nora est anéantie... Elle est bel et bien enceinte de Achour. Un tonnerre éclate dans sa tête. Etait-il possible qu'elle se soit trompée dans ses calculs ? Etait-il possible qu'elle ait oublié de prendre sa pilule un soir ? Ces questions demeuraient sans réponse. Son cerveau refusait de réagir logiquement. Elle avait tenté de se calmer et de voir plus clair, mais on dirait que ses neurones s'étaient figés. Elle se rallonge sur son lit, alors que la nuit avait commencé à envahir les lieux. Va-t-elle rester là sans rien faire ? Va-t-elle accepter encore une fois son sort et laisser cet enfant se former dans ses entrailles ? Elle refusait d'admettre cette autre réalité qui s'imposait à elle. Prise dans ses méditations, et préoccupée par son état, elle ne vit pas l'heure passer, et rate le dîner. Ce n'est que lorsque Fares vint frapper à sa porte qu'elle reprend ses esprits. Elle se lève pour lui ouvrir et donne la lumière : -Nora ? Que fais-tu seule dans ta chambre, et dans le noir ? Ne serais-tu pas souffrante par hasard ? -Heu... Non... Non... Je... Je suis juste un peu fatiguée... Je... Je dormais. -Tu n'es pas descendue pour le dîner, et nous nous sommes tous inquiétés... -C'est gentil... Je... Je n'ai pas très faim. -Tu devrais penser à te nourrir Nora... Les cernes sous tes yeux, et ton air las, ne sont pas pour rassurer.. Elle lève une main pour l'interrompre : -Rassure-toi, je vais bien... J'ai juste besoin de sommeil. -D'accord... Mais tu vas tout d'abord descendre avec moi pour le dîner... Tu as besoin de reprendre des forces Nora. Trop lasse pour lui résister, Nora le suit. Elle n'avait pas faim et sa gorge nouée, ne lui permettrait pas d'avaler quoi que ce soit. Mais on dirait que Fares avait toujours le dernier mot avec elle. Elle s'attable comme à son habitude en face de lui, alors que les autres pensionnaires étaient déjà au dessert. Mme Robert pousse les hors-d'œuvres et les plats devant eux : -Alors les jeunes... On fait la diète ou quoi ? -Heu... Je n'ai pas trop faim Mme Robert, lance Nora d'une voix chevrotante... C'est Fares qui m'a contrainte à descendre de ma chambre. -Je sais... Nous nous sommes demandés si tu ne t'es pas endormie... Je n'aime pas trop les pensionnaires qui ratent leurs repas du soir...Après, lorsqu'ils ont faim, ils ne trouvent presque rien dans l'office. -Merci de votre attention Mme Robert... J'ai juste envie de dormir ce soir... Je me sens vraiment lasse. -Raison de plus pour vous nourrir Dora... Un corps mal nourri, ne pourrait garder longtemps sa santé... Aller mangez vous deux, et bon appétit. Les autres pensionnaires avaient quitté la table, et elle alla les rejoindre au salon. Fares prend une assiette et sert Nora, avant de se servir : -Cet hors-d'œuvre est varié... Tu devrais goûter à ces légumes passés à la vapeur. Rien de tel pour requinquer son corps et son esprit. Nora prend une fourchette et se met à manger du bout des lèvres. Elle ne pouvait se résigner à l'idée qu'elle attendait un enfant. Elle avait à peine avalé quelques bouchées, qu'elle dépose sa fourchette. -Quoi ? Tu n'aimes pas ces légumes Nora ? Je vais te servir un peu de riz à l'agneau... -Non Fares... Je n'ai plus faim.. -Mais tu n'as pratiquement rien avalé ? -Je n'ai pas faim Fares... Tu es très gentil, mais je t'assure que j'ai l'estomac noué ce soir. Fares la regarde un moment. Nora affichait un air qui ne lui plaisait pas du tout... Elle était peut-être malade. -Tu es souffrante Nora ? Elle secoue sa tête : -Non... Juste fatiguée. -Hum... Tu devrais tout de même voir un médecin pour ces fatigues... -Oui...Tu as raison... Elle se lève, mais Fares met une main sur la sienne : -Rassois-toi Nora... -Je t'assure que... -Rassois-toi... Fares avait serré sa main et la regardait : -Je ne suis pas né de la dernière pluie ma chère amie... Je sens tes états d'âme, et je lis en toi comme dans un livre ouvert... Qu'est-ce qui te préoccupe donc autant pour t'empêcher de vivre ta vie ? (À suivre) Y. H.