Le ministre de l'Energie fait miroiter aux investisseurs détenant les nouvelles technologies d'extraction d'hydrocarbures les importantes ressources non conventionnelles contenues dans les gisements en production ou dans les nouveaux champs de pétrole et de gaz compacts algériens. À l'ouverture de la conférence internationale sur les ressources non conventionnelles, tenue, hier, à Oran, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a voulu rassurer les compagnies pétrolières internationales, après l'échec du quatrième appel d'offres en matière d'exploration où seuls quatre périmètres sur 31 avaient été attribués. Il a fait miroiter, en ce sens, les ressources importantes que recèle encore le champ de Hassi-Messaoud, le plus important champ pétrolier du pays, ainsi que les importantes quantités de pétrole et de gaz contenues dans les nouveaux gisements non encore exploités. Mais il s'agit d'hydrocarbures difficiles à extraire. Mais qui peuvent être mis au jour grâce aux techniques les plus modernes notamment en matière de fracturation hydraulique. La compagnie pétrolière nationale cible le gisement de Hassi-Messaoud ainsi d'autres anciens gros champs de pétrole. À noter que moins de 20% des quantités de pétrole contenues dans le champ de Hassi-Messaoud ont été consommés. Une amélioration d'un point du taux de récupération à Hassi-Messaoud nous permettrait de récupérer 500 millions de barils, soit l'équivalent d'un gisement géant. Sonatrach veut également développer les nouveaux gisements découverts, mais difficiles à exploiter selon les méthodes traditionnelles. Allusion au champ de pétrole de Toumiet qui recèle 1,2 milliard de barils de pétrole, ainsi qu'à celui d'Adeb Larabe qui recèle du pétrole compact tight oil (réserves de l'ordre de 100 millions de barils de pétrole), ainsi qu'à d'autres gisements découverts ces dernières années qui renferment du tight gas, c'est-à-dire du gaz compact. La région des quartzites de Hamra au Sud-Est présente, en l'occurrence, un fort potentiel en gaz compact. Total s'était intéressé à ces zones riches en gaz. L'intervention est ainsi un appel du pied aux partenaires étrangers spécialisés dans ces nouvelles techniques pour participer avec Sonatrach à l'exploitation plus rationnelle des gisements anciens ainsi qu'au développement de champs renfermant du tight gas ou du tight oil. Objectif : augmenter les réserves récupérables de pétrole et de gaz. Le message est clair : face à la concurrence des autres pays d'Afrique, l'Algérie recèle encore d'importantes richesses en pétrole et en gaz. Dans une première étape, il s'agit de développer les nouveaux gisements riches en gaz et pétrole conventionnels, d'améliorer les taux de récupération des gisements anciens et de confirmer le potentiel en tight gas et tight oil. Quant au gaz et pétrole de schiste, on n'en est pas encore à l'exploitation. Il faut au moins dix ans en moyenne de travaux sismiques et d'exploration pour passer à l'exploitation. Il est question de lancer à court ou moyen terme les premiers travaux d'exploration. Mais des préalables doivent être levés pour permettre ces premières opérations de forage. Il convient de surmonter l'écueil environnemental, et ceux de logistique et de rentabilité. Sur le premier point, Youcef Yousfi a voulu également rassurer l'opinion publique en précisant que "l'utilisation de ces technologies doit nécessairement s'accompagner d'une gestion rigoureuse des ressources en eau et de la préservation de l'environnement". Mais la question est de savoir si l'ARH, l'agence chargée du contrôle des opérations de fracturation, sera dotée de tous les moyens humains et matériels pour pouvoir prévenir toute pollution née de ces futures opérations d'extraction de gaz de schiste.