Les transporteurs professionnels perdent, de jour en jour, leur crédibilité, malgré les rappels à l'ordre des voyageurs, des services de sécurité et de l'administration. Les accidents de la circulation causés par les transports de voyageurs, les bus scolaires et les taxis s'élèvent à 686 cas en 9 mois. Le bilan est lourd. Selon la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, 2 894 victimes, entre morts et blessés, ont été enregistrées. Avec 236 décès, dont 112 enfants âgés de moins de 14 ans, et 2 685 blessés, les transporteurs de voyageurs, de bus scolaires et de taxis, sont devenus de véritables instruments de la mort. Parmi les blessés figurent 133 victimes toutes âgées de moins de 9 ans. Ce sont 678 femmes qui sont blessées lors de ces accidents survenus entre janvier et septembre 2014. C'est dire que les transporteurs professionnels perdent, de jour en jour, leur crédibilité, et ce, malgré les rappels à l'ordre des voyageurs, des services de sécurité et de l'administration. Face à la forte demande des candidats, les auto-écoles, par ailleurs incriminées directement, délivrent à la hâte des permis de conduire, alors que les services chargés des transports dans les wilayas délivrent des autorisations sur des lignes sans aucun test psychotechnique. Et ce sont ces sinistres qui gonflent les statistiques annuelles pour atteindre 4 500 morts et 45 000 blessés, dont 10% handicapés à vie. Pour preuve, 89,21% (621 cas) de ces accidents sont dus à des erreurs humaines après enquêtes des experts en accidentologie. Il arrive même que des accidentologues soient directement dépêchés de l'Institut national de la criminologie et de la criminalistique (INCC) de Bouchaoui pour faire la lumière sur certains sinistres spectaculaires. Le piéton vient en seconde position pour constituer une raison majeure de cette hécatombe avec 38 cas, soit 5,54% du taux général. Pourtant, les piétons sont soumis à une forte amende au même titre que le conducteur mais, jusqu'ici, aucun piéton réfractaire aux lois n'a été traduit devant la justice. Notamment ceux qui traversent les autoroutes alors que des passerelles ont été construites à coups de milliards à la demande des populations qui recourent souvent aux émeutes. L'état de l'environnement et celui des véhicules occupent respectivement la 3e et la 4e place avec 5%. En termes de moyens de locomotion cités dans les procès-verbaux, 509 bus et 177 taxis sont impliqués dans ces accidents qui endeuillent des familles entières. Il est vrai que les conducteurs sont tous âgés entre 18 et 60 ans (voire plus). Mais, les services de la Gendarmerie nationale ont recensé un cas d'accident causé par un chauffard âgé de moins de 18 ans, donc sans permis de conduire. Quant au classement des régions, Alger, Boumerdès, Aïn Defla, Ouargla, Béjaïa, Chlef, Blida, Skikda, Oran et Tipasa, occupent le top-10. Ce bilan nous renvoie à une vidéo qui fait froid dans le dos et qui circule sur les réseaux sociaux : un transporteur de voyageurs lâche le volant, danse et se permet de faire des passages de vitesse avec son pied droit, sans recourir à ses mains. La scène, digne d'un film d'horreur, s'est passée dans un bus assurant la desserte entre Ouargla et Touggourt. Sans commentaire !