Résumé : Nora continuait à mener une vie instable. Elle craignait toujours que Achour ne la retrouve. Un matin, un policier débarque chez Mme Robert pour demander après elle. Il est vite orienté par cette dernière, et retrouve la jeune femme. A sa vue, Nora comprit qu'il venait pour l'arrêter... L'agent secoue la tête : -Non... Pas exactement madame... Vous êtes bien Nora... Mme Nora... M... -Oui... C'est sûrement mon mari qui vous envoie... Je n'ai absolument rien fait pour... -Veuillez me suivre au commissariat jeune dame, et vous aurez toutes les explications requises à votre cas... Il ne terminera pas sa phrase, car Nora s'est ruée vers les escaliers. Il reste pantois un moment, avant de la suivre en lui criant : -Revenez... Revenez jeune dame.... Vous êtes convoquée pour de simples formalités, je vous assure... Revenez madame. Nora ne l'écoutait plus... Elle avait pris les pieds à son cou pour quitter l'immeuble et traverser la route sans pour autant savoir au juste où elle se rendait. Elle courait à perdre haleine. N'ayant cure ni des véhicules qui passaient à toute vitesse, ni des piétons auxquels elle se heurtait, ni même de sa grossesse. Elle sentait pourtant le bébé remuer dans ses entrailles, et s'arrête une seconde pour reprendre son souffle. Elle se dit, qu'elle risquerait de faire une fausse couche si elle continuait ainsi. Mais elle n'avait pas le choix. Achour l'avait retrouvée, et la police était venue la chercher, pour l'emmener au commissariat où il va venir la récupérer. À cette perspective, elle sentit ses forces décupler et reprend sa course à travers les quartiers. Tout en se demandant, si elle pouvait compter sur Farès pour l'aider à changer de ville. Elle s'arrête à une cabine téléphonique pour l'appeler, mais se rendit compte qu'elle n'avait pas un sou sur elle. Elle se laisse alors tomber sur un banc dans une station de bus, et se met à pleurer. Quelqu'un met une main sur son épaule : -Vous vous sentez bien madame ? Elle relève la tête, et constate qu'un vieil homme était assis à côté d'elle. Elle essuie furtivement ses yeux, et lance d'une voix à peine audible : -Ça va... Je me sens bien... -C'est pour ça que vous êtes sortie sans ôter votre tablier de cuisine ? Elle avait complètement oublié et la cuisine et le tablier... Elle s'était lancée dans sa course pour fuir ce policier, sans prendre le temps de s'informer. On va la prendre réellement pour une fugitive, et Achour aura gain de cause sur toute la ligne. Elle se lève, et se dit que la meilleure chose à faire dans son état était de se rendre au commissariat. Au moins, elle ne sera pas accusée d'un délit de fuite. Elle ôte son tablier devant l'air ahuri du vieil homme et de quelques curieux, et revint sur ses pas jusqu'à son quartier. Le policier avait disparu, et elle rentre à la maison pour prendre ses papiers, et informer madame Claude qu'elle était convoquée au commissariat, et que si elle ne revenait pas, cela voudrait dire que son mari allait venir la récupérer du poste de police. Mme Claude est affligée. Elle lui reprochera sa négligence, et son inconscience, et lui réitère ses conseils tout en lui rappelant, qu'elle aurait dû l'écouter et demander les services d'un avocat depuis son installation dans la ville. Mais voyant que Nora était prête à fondre en larmes, elle la rassure, en lui disant qu'elle allait user de ses relations, et tenter de faire quelques chose pour elle, du moins, pour régulariser sa situation afin qu'elle puisse demander le divorce, tout en sachant qu'un homme, tel que Achour, n'allait pas en démordre facilement. Nora prend son sac, et quitte l'appartement, avant de descendre les marches d'escaliers d'un pas hésitant. Elle savait que la partie ne sera pas facile pour elle. Achour va l'accuser non seulement d'avoir abandonné le foyer, mais brandira encore d'autres arguments pour se disculper, et démontrer que c'est elle la fautive sur toute la ligne. Va-t-elle lui annoncer tout de go qu'elle attendait un enfant, afin de lui clouer le bec, en attendant de voir plus clair dans ses affaires ? (À suivre) Y. H.