Khartoum s'est engagé, hier, à désarmer les milices qui lui sont alliées dans le Darfour, faciliter l'action humanitaire et œuvrer à un règlement politique de la crise dans cette région de l'ouest du Soudan, trois exigences présentées par les Etats-Unis et l'ONU. Dans un communiqué conjoint publié par le gouvernement soudanais et l'ONU au terme de la visite du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, les autorités soudanaises se sont engagées à “entamer immédiatement le désarmement des Djandjawids et autres groupes armés hors la loi”. Lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien vendredi soir avec le président Omar Al-Bechir, M. Annan avait exigé que Khartoum fasse cesser la violence au Darfour et que les Djandjawids, milices pro-Khartoum accusées de massacres à l'encontre de la population d'origine négro-africaine au Darfour, soient désarmés. Khartoum s'est en outre engagé dans le communiqué à déployer “une force de police forte, crédible et respectée dans toutes les zones (où se trouvent) des personnes déplacées ainsi que dans les régions qui pourraient être le théâtre d'attaques”, et s'assurer qu'“il n'y a pas de milices dans toutes les zones entourant les camps de déplacés”. Il a assuré que le retour des réfugiés dans leurs foyers “serait effectué de manière volontaire” et non forcée. Le gouvernement proclame en outre sa détermination à “déférer en justice sans délai tous les individus et groupes accusés de violations des droits de l'Homme”. Le conflit au Darfour, théâtre de la plus grave crise humanitaire dans le monde, selon l'ONU, a fait depuis février 2003 environ 10.000 morts, un million de déplacés qui vivent dans des conditions précaires, ainsi que 100.000 réfugiés au Tchad. Le gouvernement soudanais se déclare par ailleurs déterminé à “reprendre les pourparlers politiques sur le Darfour” avec les mouvements rebelles “au plus vite pour parvenir à une solution globale acceptable pour toutes les parties”. Il assure “accueillir favorablement le rôle de la communauté internationale dans l'aide à appliquer un éventuel accord de paix au Darfour”. Des négociations politiques entre Khartoum et les deux groupes rebelles, Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) et Mouvement de libération du Soudan (MLS), doivent se tenir le 15 juillet à Addis-Abeba. En outre, Khartoum promet de “lever tous les obstacles” entravant l'action des organisations humanitaires internationales dans le Darfour. Le texte précise notamment que les “restrictions de visas seront suspendues pour tous les travailleurs humanitaires” et qu'ils auront “la liberté de mouvement au Darfour”. M. Annan avait affirmé vendredi avoir obtenu des engagements directs du président soudanais consistant à éliminer tous les obstacles bureaucratiques entravant l'acheminement de l'aide humanitaire aux déplacés et à assurer la sécurité de la population civile dans cette région.