L'amnistie royale d'un mois décrétée en Arabie saoudite en faveur des islamistes radicaux n'a récolté que quatre redditions, deux jours avant son expiration dans un pays toujours meurtri par la violence qui a fait des centaines de tués, dans la dizaine d'attentats rendus publics. Les autorités de Ryad ont lancé un ultime appel aux suspects recherchés de se rendre. “Nous espérons que ceux qui restent du groupe des égarés reviendront à la raison et profiteront de la période encore disponible pour se rendre”, a déclaré le ministre de la Défense, Sultan ben Abdel Aziz. “Nos cœurs sont ouverts pour tous ceux qui sont revenus à la raison”, a-t-il ajouté, qualifiant l'amnistie de décision sage dont doit absolument bénéficier quiconque est doté de raison. Le 23 juin, le roi Fahd a offert l'amnistie, cinq jours après la mort du chef présumé de la section saoudienne d'El-Qaïda, Abdel Aziz El-Mouqrin, tué par la police dans une opération menée en représailles à la décapitation par son groupe d'un otage américain. L'offre d'amnistie, à laquelle El-Qaïda dans la Péninsule arabique a prédit un échec inéluctable sur son site internet. Les autorités saoudiennes ont, pour leur part, exclu une extension de l'amnistie. “Elle a fixé un délai d'un mois et il n'y a pas, à ma connaissance, d'autre délai après ce mois”, déclarait le 13 juillet le ministre de l'Intérieur Nayef ben Abdel Aziz, en annonçant l'arrestation de centaines d'islamistes. La violence a persisté dans le royaume, où la police a tué, dans la nuit de mardi à mercredi, deux suspects et blessé trois autres qu'elle a arrêtés au cours d'un accrochage armé à Ryad ; le dernier en date dans un pays qui reste sur le qui-vive dans sa traque des radicaux. Pour les autorités, le groupe s'est affaibli dans le pays. Mais, selon des annalystes, il est trop tôt pour prétendre qu'El-Qaïda est affaiblie. Les terroristes les plus dangereux ne se rendent pas. Selon Ryad, les quatre terroristes repentis seraient pour la plupart des étrangers. Deux se sont rendus auprès des ambassades de leur pays respectivement à Damas, Ibrahim El-Harbi, et à Téhéran, Khaled ben Odeh ben Mohammed El-Harbi, considéré comme un responsable présumé d'El-Qaïda. Ce dernier était apparu aux côtés d'Oussama Ben Laden dans une vidéo diffusée en décembre 2001 par la télévision satellitaire El-Jazira du Qatar. Washington a fait part de son intérêt de partager avec Ryad des informations sur d'éventuels projets d'attentats terroristes que Khaled El-Harbi pourrait livrer après sa reddition. R. I.