Le mois de juillet 2004 a toutes les chances de rester un important jalon dans le renforcement de la coopération entre l'Algérie et la France. Il y a eu les visites de deux ministres importants, ceux des Affaires étrangères et de la Défense. Il y aura la deuxième visite de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Economie et des Finances. Hier, le président Jacques Chirac a dirigé une réunion avec 17 ministres pour renforcer la coopération entre la France et l'Algérie qui devrait notamment se concrétiser par un Traité d'amitié en 2005. Autour de M. Chirac, ont notamment participé à cette réunion de près d'une heure et demie le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy (Economie et Finance), Michel Barnier (Affaires étrangères), Michèle Alliot-Marie (Défense), Dominique de Villepin (Intérieur), François Fillon (Education), Gilles de Robien (Equipement et Transports), Renaud Donedieu de Vabre (Culture et Communication), Dominique Perben (Justice)… “L'objectif était de définir un programme de travail et d'échange des ministres pour le développement d'un partenariat d'exception avec l'Algérie”, a déclaré l'Elysée en guise d'explication à cette réunion, la deuxième du genre après celle de juillet 2003. Celle-ci faisait suite à l'engagement du président Chirac lors de sa visite d'Etat en Algérie en mars 2003 d'assurer le suivi des projets de coopération. L'Elysée a confirmé qu'un Traité d'amitié pourrait être conclu, cet automne, en vue de son adoption l'an prochain comme l'a annoncé M. Barnier à Alger, il y a une semaine. Le dialogue politique sera marqué, d'ici à la fin de l'année, par les visites en Algérie de huit ministres français, notamment ceux de l'Economie, de l'Intérieur, de l'Education nationale et de la Culture, et de six ministres algériens en France. En attendant la mise en place de ce partenariat stratégique à l'image de celui qui lie la France à l'Allemagne grâce à un Traité d'amitié signé en 1958, des mesures concrètes vont être prises rapidement. Elles concernent notamment la réouverture des centres culturels de Constantine à l'automne et celui de Tlemcen en 2005. La réhabilitation des sépultures civiles françaises se poursuivra en partenariat avec les collectivités locales françaises et les autorités algériennes, selon l'Elysée. En ce qui concerne la question sensible des visas, la présidence souligne que le rapatriement en Algérie des services d'instruction des visas sera poursuivi, en soulignant que 50% des demandes peuvent d'ores et déjà être traitées au consulat général d'Alger. Une telle décision signifie que les services consulaires français vont encore renforcer leurs effectifs afin de retrouver un niveau et un rythme semblables au début des années 1990 qui ont vu la fermeture de la majorité de structures en raison de menaces terroristes. Des agents du consulat de France à Alger, ont été, on s'en souvient, la cible d'attentats terroriste en 1993. Le Traité d'amitié, préparé au cours du mini-conseil de ministres d'hier, va certainement permettre de rattraper le temps perdu au cours de cette décennie. Après avoir beaucoup parlé, parfois sans même s'entendre, Alger et Paris veulent désormais agir. Y. K.