La loi 53 ne vise aucunement l'exclusion des Algériens, soutient le président de l'Association québécoise des avocates et avocats en droit de l'immigration. Le Canada constitue, ces dernières années, le principal point de chute des Algériens désirant s'installer à l'étranger. Nombreuses sont les familles qui s'y sont installées et ont même réussi à s'y imposer. Leur réussite a, d'ailleurs, fait des émules. L'assistance prodiguée par le bureau d'avocats, installé à Alger, encourage bon nombre d'Algériens à tenter cette expérience. Il y a quelques mois, le rêve a, toutefois, failli se briser. La révision de la loi sur l'immigration par le gouvernement du Québec a ouvert les portes à toutes les supputations. La loi 53 a fait l'objet de plusieurs lectures et même de sévères critiques. Il est clair que le projet ne vise que la réduction du flux migratoire des Maghrébins à leur tête les Algériens, soutenaient les spécialistes. Les Algériens, persona non grata au Canada, étaient, en effet, la principale analyse développée chez nous. La lenteur enregistrée dans le traitement de nombreux dossiers des postulants algériens n'a fait que confirmer cette thèse. Une thèse que le Québec tente de démentir, depuis des mois, par le biais de déclarations officielles qui n'ont pas eu l'effet escompté. En cette période estivale, propice à toutes les aventures et autres projets de voyages, l'Association québécoise des avocates et avocats en droit de l'immigration revient à la charge. Dans une correspondance adressée à notre rédaction, Me Patrice Brunet, président de cette association, tente de rassurer la communauté maghrébine. Selon ses écrits, il ne s'agit que de “rumeurs” et “le Canada est toujours aussi accueillant”. C'est plutôt les demandes qui ont “légèrement fléchi depuis la dernière année” avec seulement 3 000 demandes en 2004, alors que l'objectif est que 20% de l'immigration doit provenir du Maghreb, soutient encore Me Brunet. Et de rappeler plus loin que la ministre de l'Immigration du Québec a déjà déclaré que “les Maghrébins sont les bienvenus et qu'ils contribuent à l'enrichissement de notre vie culturelle et économique”. Ainsi “tout message contraire est faux et est le fruit d'interprétation erronée”. Quant à la fameuse loi 53, son objectif est de “donner de meilleurs outils au gouvernement afin de lui permettre de mieux gérer la réception des demandes”, en optant notamment pour la nouvelle formule “immigration par bassins géographiques qui vise la diversité culturelle”, conclut l'avocat. En tout état de cause, le traitement des demandes maghrébines en général et algériennes en particulier sera l'unique et le meilleur éclairage sur les véritables objectifs de la loi 53. M. B.