Elles comptent créer une association en vue de défendre leurs droits. Aveuglés par le rêve canadien, nombreux sont les Algériens qui se sont rués vers des cabinets d'intermédiaires en vue d'une éventuelle émigration. Censée les aider à accélérer la concrétisation du fameux rêve, cette formule les a plutôt ruinés sans pourtant leur permettre de fouler le sol canadien. Las d'attendre, un groupe de postulants ayant déposé leurs dossiers au cabinet Patrice Brunet à Alger, s'était tourné, il y a quelques semaines, vers la presse, pour dénoncer les tergiversations du cabinet. Ces plaignants sont allés jusqu'à soupçonner leurs intermédiaires d'escroquerie et d'arnaque. “Sinon, disent-ils, comment expliquer le fait que nous ayons déboursé des millions pendant des années sans avoir eu droit au fameux visa ?” L'un des plaignants avoue que ses dépenses liées à cette procédure ont atteint les “50 millions de centimes pour rien”. Selon lui, d'autres candidats à cette “émigration virtuelle ont dépensé autant et attendu depuis des années”. Même si le cabinet sollicité par “pur hasard” n'a pas eu l'opportunité de la “déplumer”, la candidate S. H. qui dit avoir été “humiliée” et “méprisée” sous le regard de son enfant âgé de 6 ans, par une employée de Brunet, compte frapper à toutes les portes “pour me venger de cette humiliation dans mon propre pays”. Mme S. H. n'est pas au début de son combat. C'est avec une pile de correspondances à des institutions canadiennes et des élus de l'opposition qu'elle nous a rendu visite. Elle est allée jusqu'à déposer une plainte contre le cabinet auprès de la Commission canadienne des droits de la personne et du barreau du Québec. Des réponses à ses correspondances, Mme S. H. en a eu de toutes les institutions canadiennes saisies, mais aucune n'est allée jusqu'à la soutenir dans son combat. Certaines se sont même permises de lui reprocher le recours à des consultants en émigration en ignorant la formule officielle. “La démarche peut se faire par le biais d'un site Internet” mis à la disposition des candidats, lit-on dans la lettre de Lucie Papineau, députée de Prévost et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration. Selon la députée, un projet de loi qui encadrera le travail des intermédiaires est en étude. De leur côté, les nombreux plaignants étudient la possibilité de créer une association en vue de défendre leurs droits. L'appel est lancé par un groupe d'ex-postulants à l'émigration “à toutes les personnes arnaquées par le cabinet Brunet”. Le groupe compte transformer le combat individuel et anonyme qu'il mène depuis des années, en un “combat dans le cadre d'une association légale et officielle”. Les personnes qui désirent renforcer les rangs de cette association n'ont qu'à prendre contact avec le groupe par le biais de leur mail : [email protected]. Avis aux amateurs. M. B.