Il a beaucoup été question, hier, à l'hôtel El-Aurassi, du projet de loi sanitaire et de son impact sur le secteur du médicament et sur les pharmaciens en général. Pour les membres du Conseil de l'ordre des pharmaciens de la capitale, qui sont à l'origine des IIIe rencontres internationales de pharmacie, l'efficacité du système de santé est tributaire du fonctionnement des “différents maillons de la chaîne des soins”. Il le sera davantage si le pharmacien est à la fois “un praticien compétent”, mais aussi “un frein efficace aux dérives de l'automédication du consommateur et du charlatanisme”, ainsi qu'un “facteur d'économie sociale et un gardien de la santé publique”, aux yeux des politiques. Les participants ont déploré “la sous-estimation” de l'activité de la pharmacie d'officine, souvent réduite à un service sanitaire où l'aspect commercial prédomine. D'ailleurs, faisant écho au Conseil de l'ordre, on plaide pour la revalorisation de “l'acte pharmaceutique”. Un acte où la responsabilité du pharmacien est entière et où le spécialiste du médicament doit être en mesure, outre de délivrer le produit au public et de “valider” une prescription médicale, d'informer, de sensibiliser et de donner les premiers soins aux gens. En d'autres termes, le pharmacien est appelé à participer à la qualité de la vie. Mais, cette nouvelle dimension du “métier” dépend aussi d'un certain nombre d'objectifs à atteindre, en matière de formation continue, du contrôle de la réglementation en vigueur et de complémentarité entre la chaîne des soins et celle du produit pharmaceutique. Cela nous ramène, comme l'ont eu à le noter des intervenants, à la situation réelle du médicament en Algérie, où le triptyque “qualité-disponibilité-accessibilité” est loin d'être réalisé sur le terrain. Les raisons sont diverses et les responsabilités sont situées au niveau de “spéculation”, des “ruptures de stocks”, des “changements de politiques” du médicament, des “difficultés d'approvisionnement”, des “incohérences” du marché des produits médicamenteux et de “la méconnaissance” des capacités de la production locale… En matière de réforme de la politique du médicament, les avis restent encore partagés. Des participants ont défendu le principe de la concurrence internationale tandis que d'autres, moins nombreux, ont mis en avant les notions de “protectionnisme” et de “bataille pour un place dans la globalisation”. H. A.