Il n'aura fallu que 24 heures de grève de la part des étudiants de 4e, 5e et 6e années de l'institut de médecine d'Oran pour que l'administration de cet institut entame un dialogue avec les délégués des étudiants. Un dialogue qui, pour l'heure, n'a débouché que sur des promesses “vagues” nous dirons des étudiants qui attendent maintenant un engagement clair de l'administration qui signifierait, d'abord, un ajournement de l'application de l'arrêté ministériel du 18/056/93 N° 82-SM à l'origine du conflit. Cet arrêté, qui a provoqué la fronde des étudiants et qui date de 11 ans, définit les modalités de progression des études de médecine. En fait, c'est la lecture qui en a été faite par l'administration qui est contestée aujourd'hui par les étudiants notamment les articles relatifs au nombre de semaines de dettes que peut cumuler l'étudiant. Il est ainsi écrit : “Le nombre de semaines d'enseignement en dettes cumulables d'année en année, dans chaque année du cycle clinique, doit être inférieur ou égale à 12 semaines au maximum.” Un arrêté, qui plus est, n'aurait été appliqué qu'à Oran. Pour les 120 étudiants directement concernés et qui se retrouvent bloqués “l'administration fait une lecture restrictive en considérant qu'un étudiant ne peut cumuler plus de 12 semaines de retard”. Nos interlocuteurs dénoncent, de plus, le procédé utilisé par l'administration qui a exigé des étudiants qu'ils signent, avec la mention lu et approuvé, le texte réglementaire afin de procéder à leur inscription faisant de cet acte un engagement écrit individuel. L'administration, qui a appelé, hier à une reprise des cours, a placardé un texte paraphé par le chef de département où il est dit “la direction du département de médecine, consciente de l'impact et des appréhensions de l'application de cette réglementation, a pris les dispositions nécessaires afin de ne pas pénaliser ces étudiants endettés”. Ce qui n'a pas pour autant rassuré les étudiants qui, sur le coup, se sont mis à dénoncer pêle-mêle toute l'organisation administrative et pédagogique de l'ISM comme par exemple le fait qu'il leur soit refusé de pratiquer des stages, d'avoir accès à leur relevé de notes, que l'organisation des examens des étudiants endettés soit faite à part, etc. Hier après-midi, les grévistes, qui étaient dans l'attente des résultats des discussions avec les représentants de l'administration, ont tenu encore à nous faire savoir que ce mouvement concerne en fait “tous les autres étudiants de médecine qui dans les prochaines années seront confrontés aux mêmes problèmes” que ceux aujourd'hui. F. B.