Une prospective sur la production et l'utilisation des profilés en aluminium a été au centre d'une journée d'études et d'information organisée avant-hier à Es Sénia à l'initiative d'Algal, leader dans la fabrication de l'aluminium en Algérie. Conscients du rôle que peut jouer Algal dans la relance d'un secteur des plus névralgiques du pays, ses responsables directs ont préféré que cette journée soit destinée aux directeurs du logement et des équipements publics (DLEP) et aux directeurs de l'urbanisme et de la construction ( DUC). L‘objectif étant de développer d'avantage l'utilisation des profilés en aluminium dans le secteur du bâtiment, Algal est cependant confrontée à une concurrence déloyale de plus en plus importante qui représente une menace pour la continuité des activités de la société. Cette concurrence est représentée par des importations massives des profilés en aluminium, de qualité médiocre, à des prix défiant toute logique et souvent à des fins de revente. Selon A. Hachemi, directeur d'Algal, ces importations sont passées de 694 tonnes en 1998 à 5465 tonnes en 2003, soit une augmentation en taux de 787% en cinq ans. Au cours du premier semestre 2004, des importations massives avoisinant 3320 tonnes ont été introduites sur le marché algérien. Cette situation a d'ailleurs amené la société Algal à privilégier l'approche globale de la qualité au simple contrôle qualité, en lançant il y a plus de trois années, le processus de mise en place d'un système de management de la qualité qui a abouti à l'obtention de la certification ISO 9002 et au passage à la certification ISO 9001 version 2000 en juillet 2004. Ainsi, il apparaît clairement à travers les interventions des uns et des autres, que toute la problématique du marché des profilés en Algérie est assujettie à des normes douanières draconiennes qui favorisent plutôt l'importation massive au détriment de la production locale. Alors que la société Algal respecte les normes internationales en matière de fabrication de profilés, une usine jordanienne de fabrication de ce matériau risque de mettre à mal la production locale. En effet, n'étant pas imposables aux yeux des services de douanes et saisissant sans doute cette opportunité, les Jordaniens inondent le marché avec des profilés de mauvaise qualité. “Ces importations massives ne répondant pas aux normes requises car s'agissant d'aluminium de 3 en fusion qui n'ont pas la même épaisseur que nos produits, on a approché différentes institutions pour attirer leur attention sur cette situation d'importation sauvage des profilés. Cet état de fait peut insidieusement nuire à notre économie”, a pour sa part averti M. Harouat, directeur général de Metanof. A titre comparatif, 330 tonnes et 2 678 des profilés ont été respectivement importées (Jordanie) en 1998 et 2003 pour une valeur marchande de USD 1 618 504 et USD 5 685 997. Dans le même temps, Algal a exporté en 2003 vers la Belgique et la France plus de 120 tonnes des profilés représentant une valeur marchande de 40 millions de dinars. Les capacités de production de menuiserie en aluminium des unités de la société ont permis la réalisation, dans des délais courts des menuiseries pour plus de 10 000 chalets installés dans les zones sinistrées de Boumerdès, au lendemain du tremblement de terre du 21 mai 2003. Fait notable, les initiateurs de cette rencontre ont lancé l'idée d'un projet concernant l'introduction d'un module sur l'enseignement des profilés en l'aluminium à l'endroit des étudiants en architecture. Cette initiative concernera dans un premier temps deux ou trois wilayas de l'ouest avant de s'élargir à d'autres wilayas. Elle impliquera la collaboration d'Algal, de Metanof, de l'Ansej ainsi que des ministères de la Formation professionnelle et du Commerce. B. G.