L'identification des bovins et la traçabilité des viandes sont, selon les experts, deux paramètres assurés par les fournisseurs français. D'aucuns s'interrogent sur l'origine et la qualité des viandes fraîches importées ces derniers jours par des opérateurs nationaux à partir de pays européens. Le consommateur exprime un tant soit peu une légère réticence quant à ces produits venus de régions, dont les bêtes ont été rongées pendant des mois par la maladie de la vache folle. Certes, un contrôle sanitaire est effectué systématiquement avant l'abattage en Europe suivant la méthode hallal et un autre est assuré par les services vétérinaires aux ports à l'arrivée de la marchandise, le citoyen demande, toutefois, plus de garantie. Le ministère de l'Agriculture à travers ses services compétents se veut rassurant, sachant qu'il ne donne son quitus pour l'introduction d'un produit que s'il juge celui-ci de bonne qualité et d'une origine connue. Les procédures de contrôle et de vérification sont à ce propos bien maîtrisées. La France reste l'un des fournisseurs les plus réguliers et importants de l'Algérie en matière de viandes et de bétails. Le choix d'une telle destination n'est pas fortuit car ce pays jouit d'une renommée mondiale des races bovines produites sur son territoire. On peut citer la blonde d'Aquitaine, une race moderne, d'un rendement carcasse appréciable estimé à 411 kilogrammes et d'un pourcentage de viande nette inégalé avec un âge d'abattage moyen de 15 mois. C'est en outre une race d'élevage facile qui s'adapte aux conditions les plus variées, aux différents climats, notamment dans les pays chauds. L'autre fierté de l'Hexagone n'est autre que le bovin du Limousin. Les qualités du bovin broutard limousin se résument en une croissance et une finesse d'os qui font de lui le plus demandé par les engraisseurs français et des Italiens surtout. Son prix de vente demeure de ce fait cher. La charolaise est parmi les trois races qui accaparent des places sur le podium en France. Ce bovin produit des carcasses lourdes avec une viande maigre légèrement persillée, recherchée par les bouchers car dépourvue de graisse de couverture. A cela il faut ajouter ses performances de véritable productrice laitière. La carcasse d'un taurillon de 18 mois a un poids de 428 kg. La Montbéliarde est l'autre race très sollicitée par l'Algérie. Elle dispose de tous les atouts de productrice de lait. Elle est classée deuxième race en France en termes d'effectifs avec 380 962 unités produites en 2003. La production moyenne par vache s'élève, selon les experts, à 6 197 kg de lait. Un “passeport” pour le bovin Environ 700 000 vaches sont recensées sur le territoire français. La Montbéliarde est reconnue pour la qualité de son lait, sa fertilité (un bon taux de réussite à l'insémination artificielle), sa longévité… Sa bonne vitesse de croissance et sa bonne conformation donnent naissance à des veaux et des taurillons de boucherie très appréciés. Les vaches de réforme produisent aussi des carcasses de qualité sans excès de gras. Les 15 millions d'hectares de surface en herbe qui composent l'étendue des terroirs en France, complétés par des conduites extensives, offrent aux bovins français toutes les conditions d'élevage pour une production de qualité à fort potentiel de croissance et aux garanties sanitaires. La France, qui dispose d'un cheptel de plus de 20 millions de têtes, est classée par les spécialistes premier pays producteur de viande en Europe. L'identification et le suivi du bovin sont assurés par deux boucles auriculaires agréées portant un numéro national d'identification posées au plus tard 7 jours après la naissance de la bête. Ces données sont inscrites sur le registre des bovins de chaque exploitation. Un “passeport du bovin”, qui contient les informations sur l'identité, l'état civil, le statut sanitaire et qui indique les détenteurs successifs de l'animal est par ailleurs édité. Il est à noter que ce passeport du bovin est édité par une banque de données et accompagne tous les bovins de plus d'un mois qui circulent en France. Ce système est déclaré obligatoire. Concernant la garantie sanitaire, elle est acquise grâce à un réseau d'épidémio-surveillance efficace. L'identification pérenne et généralisée des cheptels est obligatoire en France depuis 1990. Ce qui garantit la traçabilité nécessaire à une bonne maîtrise sanitaire. En dépit de toutes ces assurances, il est toutefois demandé aux divers contrôleurs et aux consommateurs d'être vigilants. B. K.