Massoud Barzani, le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a indiqué le 17 décembre dernier que les Etats-Unis doivent consulter l'opposition irakienne avant d'agir. Ces propos rejoignent l'avis de Ghassan Al Atiyyah, un analyste politique indépendant. Ce dernier estime, en effet, que Washington a besoin d'“une opposition unie qui pourrait devenir un partenaire lors d'un changement de régime en Irak”. L'attaque imminente des Etats-Unis contre l'Irak ouvre le bal à plusieurs parties, interpellées dans la région. Syriens, Iraniens, Turcs et opposition irakienne tentent de peser dans le rapport de forces, dominé aujourd'hui par la position américaine et celle du Royaume-Uni. Une attention particulière est portée aux opposants irakiens, qui se sont réunis mardi dernier à Londres et qui défendent l'idée d'un Etat “démocratique, parlementaire, puraliste et fédéral”. Un Etat, débarrassé de ses armes de destruction massive, qui effacerait les conséquences de toutes ces années de “pratiques répressives et terroristes” du régime de Saddam, y compris “la persécution” des musulmans chiites et “l'épuration ethnique” des Kurdes. Malgré les déclarations des Kurdes iraniens qui s'opposent à la création de leur propre Etat et en dépit des affirmations des Américains qui promettent de défendre l'intégrité territoriale de l'Irak, la Turquie craint néanmoins un retournement politique, une fois la prise, par les Kurdes irakiens, des régions pétrolifères de Kirkouk et Mosoul. Mais, il y a de très faibles chances qu'Ankara s'oppose au projet de l'opposition irakienne, qui est soutenue par les Etats-Unis. Comme il y a de faibles chances que les Kurdes puissent, dans les conditions actuelles, aller à l'encontre des intérêts américains. H. A.