RESUME : Nabila laisse son mari encore au lit et part sans dire au revoir à ses beaux-parents. Elle le trouve changé. Elle demande à Mouloud de discuter avec lui, pour en savoir un peu plus. En fin de journée, Boualem ne s'est toujours pas manifesté. Mouloud l'appelle et lui demande de sortir. Il a des choses à lui dire. Nabila repousse l'assiette une fois la dernière bouchée avalée. Elle s'efforce de sourire, même si tout dans l'attitude de Mouloud ne laisse rien présager de bon. - Qu'y a-t-il ? demande-t-elle. Qu'as-tu appris de si mauvais pour être aussi grave ? - Boualem m'a dit des choses. Je suis déçu, profondément déçu, dit Mouloud après un long soupir. - J'ignore si je fais bien en voulant te rapporter ses confidences. - C'est ce que je voulais, le rassure la jeune femme. Depuis quelque temps, je le sens différent. Je t'en prie, dis-moi ce que tu as appris. - Boualem en veut à ton argent. Il ne t'aime pas vraiment. Nabila a la chaire de poule. ll lui a semblé entendre son grand-père. - Il t'a vraiment dit ça ? - Oui, l'assure Mouloud. ll m'a donné froid dans le dos. Je le jure qu'il n'est pas sincère. Il veut mettre la main sur ton appartement en premier, puis sur ton argent après. Je regrette de te dire ces choses comme ça, mais je n'ai pas le choix. Il faut que je t'avertisse. Une fois qu'il aura eu tout ce qu'il veut, il t'abandonnera. - Ah ! Pourquoi suis-je surprise ? Pourquoi ai-je maI ? Mon grand-père a été cIairvoyant depuis le début. Je regrette de ne pas l'avoir écouté. Mon Dieu, j'étais aveugIée par mon amour ! Il pense à assurer son avenir. Et à m'exclure du sien. - Tu as été naïve de croire en son amour. À partir de maintenant, mets-toi en tête que tu ne dois plus lui faire confiance, lui dit-il. Plus jamais tu ne devras le croire ! Il pourrait se couper les veines pour te convaincre que tu ne devras jamais douter de cette évidence ! Il n'a pas l'intention de faire sa vie avec toi. Enfin, de la finir avec toi… Tu as bien compris ? - Oui… Telle une automate, elle se lève et se dirige vers la sortie sans même avoir dit au revoir à Mouloud. Ce dernier regrette de ne pas avoir pris de gants. Les quatre vérités seraient difficiles à avaler pour n'importe qui. Nabila avait pâli. Mais elle est restée calme et son visage ne laisse rien deviner des sentiments qui bouent en elle. Le salaud ! dit-elle entre ses dents. Il va le payer cher. Ayant besoin d'oublier, elle retourne au salon de coiffure et trouve ses employées en train de faire du rangement avant de le nettoyer, comme elles ont l'habitude de le faire en fin de journée. Nabila s'apprête à leur dire au revoir et à rebrousser chemin lorsque l'une d'elles lui apprend que Boualem a appelé plusieurs fois. Elle la remercie. Elle ne repart pas tout de suite. Elle se maquille, se donne un coup de peigne, puis part. Elle ne rentre pas chez elle. Elle a l'idée de se rendre au commissariat et demander après son mari. Sa visite le surprend. Il ne s'attendait pas à la voir maintenant. Sans lui laisser le temps de l'interroger sur sa présence à son lieu de travail, elle prie ses collègues de le libérer. Il n'y a encore qu'une heure avant qu'il soit relevé mais elle ne veut pas attendre. Elle prétexte avoir un événement à fêter. Elle met tant de cœur dans ses prières qu'ils ne le lui refusent pas... (À suivre) A. K.