RESUME : Mouloud ne met pas de gants pour lui apprendre la vérité sur les intentions de son mari. C'est le choc. Son grand-père avait vu clair en lui. Nabila est furieuse mais elle ne laisse rien paraître sur son visage. Elle va même le chercher à son travail, après s'être faite belle... Quoi que vous fêtiez, n'oubliez pas de nous laisser un peu de gâteaux ! plaisante l'un des collègues de Boualem au moment où ils s'apprêtent à partir. — Ne vous en faites pas, vous aurez tous votre part, rassure Nabila avec un sourire. Au revoir et merci. — Où allons-nous ? demande Boualem avant de monter dans la voiture. — Au restaurant. Il n'y a pas meilleur endroit pour fêter un événement, répond la jeune femme. — Nous fêterons quoi ? Nabila, tout en démarrant, secoue la tête. Un sourire au coin de la bouche, elle semble se moquer de lui. Elle ne lui a pas répondu. Elle lui pose plusieurs questions, le laissant perplexe parce qu'aucun des évènements dont il se souvient n'est de cette date. — Voyons ! un jour où ta vie a changé ? Tu t'ai transformé depuis ? — Je me suis transformé ? reprend Boualem en soupirant. ça ne peut pas être notre mariage. — Tu n'as pas changé depuis ? — Non ! je suis toujours le même. On fête quoi ? Pourquoi fais-tu autant de mystères ? — J'attendais une réponse qui puisse me réconforter. Tu ne te souviens pas qu'on s'est rencontrés en fin de journée, un dimanche 18 octobre ? Boualem est bouche-bée. Il n'en revient pas. Il ne se souvient pas précisément du jour où ils se sont connus. Il a un vague souvenir de leur rencontre dans un salon de thé qui se transforme en bar une fois la nuit tombée. Sans plus... — Tu as une mémoire impressionnante, fait-il remarquer. J'avoue. J'ai honte. Oublier une date aussi importante. C'est à peine croyable. Je te demande pardon. Cela fait combien d'années ? — Même le nombre d'années ? s'écrie-t-elle. Huit ans. Elle se gare dans le parking d'un restaurant. Boualem descend tout penaud. — Je reviens dans un moment, lui dit-il. Il l'abandonne et va acheter un bouquet de fleurs et un bijou. Lorsqu'il revient, Nabila a déjà commandé... Elle sourit et accepte le cadeau, souriante avec des lueurs dans les yeux. — Merci... Je te pardonne l'oubli, lui dit-elle. Je sais que tu m'aimes autant qu'avant. Même si je n'aime pas que tu prennes des décisions sans me consulter, ajoute-t-elle. Tu aurais pu me demander mon avis avant d'inviter ta sœur. — Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. Personne ne vient jamais chez nous. Il est temps de changer les choses, décide-t-il. — Bonne idée. Que penses-tu de fonder un foyer ? propose-t-elle. — Ce que j'en pense ? rétorque Boualem, visiblement surpris. On a tout le temps... — Cela fait huit ans qu'on s'aime et on n'a toujours rien fait, fait-elle remarquer. On n'a acheté ni maison ni voiture et quant à avoir un enfant, jamais tu ne m'en as parlé. Est-ce que tu n'aimes pas les enfants ? — Si. C'est seulement trop tôt. Comme tu viens de le dire, il nous faut une maison avant, lui rappelle-t-il. Où il fera bon vivre pour un enfant. On en achète une quand tu veux. La proposition lui arrache un autre sourire. — Tu as réussi à faire des économies ? l'interroge-t-elle. — Non, répond-il en haussant une épaule. À quoi bon, puisque tu en as ? — C'est vrai et ça se fête aussi, dit-elle, en faisant signe au serveur. Ce dernier apporte une bouteille de vin de Mascara. Elle le sert généreusement, toujours souriante. Elle a encore des lueurs dans les yeux. Personne n'aurait pu dire si c'était dû à l'amour ou à la… colère. (À suivre) A. K.