Résumé : Feriel fait remarquer à Wassila que Athmane aimait passer du bon temps avec elle sans plus. Wassila n'appréciait pas cette "vérité", car au fond d'elle-même elle berçait l'espoir de l'épouser un jour... Elle savait qu'il était déjà pris, mais acceptait de vivre dans l'ombre de sa première femme... Pourvu qu'il se décide à passer à l'action. Wassila prend le flacon de sérum et vaporise quelque goutte sur les extrémités de la chevelure : -J'ai donné du gonflant aux racines... Votre coiffure tiendra mieux, et plus longtemps madame. -Merci... Je reviendrais pour un coup de peigne dans deux jours. -Vous serez toujours la bienvenue. D'autres clientes se présentèrent, et Wassila n'aura plus le temps de penser à Athmane ou à sa propre personne. Il faisait nuit lorsque la dernière abonnée quitta les lieux. La jeune femme put enfin rentrer chez elle, et ce n'était pas trop tôt ! Elle prend rapidement une douche avant de s'enfermer dans sa chambre pour appeler son ami. Il répondit à la première sonnerie, et lui affirme qu'il venait de garer juste en face de sa fenêtre. Wassila jette un coup d'œil à l'extérieur, et il lui fait un appel de phare : -Ne sois pas idiot, quelqu'un pourra te surprendre, lui lance-t-elle vivement. -Et alors ? N'ai-je pas le droit de faire un appel de phare ? Comment saura-t-on d'ailleurs que c'était à ton intention ? -Tu es juste en face de ma chambre... -Ah ! Je ne savais pas que tu étais la seule locatrice de cet immeuble... Wassila soupire : -Je ne plaisante pas Athmane... Notre relation doit demeurer secrète jusqu'à nouvel ordre... Elle repense aux dires de Feriel et s'empresse de poursuivre : -Jusqu'à quand doit-on nous cacher ? -Jusqu'à ce que je règle certaines choses... -Toujours la même échappatoire... -Je t'assure Wassila que je pense sérieusement à notre avenir ensemble... Mais tu connais les circonstances... -Je n'en peux plus Athmane... Je suis fatiguée...J'ai toujours peur qu'on me surprenne avec toi...Quelqu'un pourra aussi vendre la mèche. -Personne n'est au courant de notre relation... À moins que tu n'aies touché un moment à quelqu'un. -Pas du tout... Heu... j'aimerais que tu me rassures Athmane... - Tu doutes encore de mes sentiments et de mon amour envers toi Wassila ? La jeune femme s'emporte : -Assez tourné en rond... Je veux que tu fasses quelque chose pour me libérer de cette pression... Je ne veux pas continuer ainsi... Je ne veux plus de rendez-vous clandestins avec la peur au ventre. -Crois-moi... Je te comprends parfaitement...Seulement tu connais les circonstances... Je dois d'abord préparer le terrain... Assurer l'avenir des enfants... -Heu... et celui de Khadidja bien sûr... -Oui... Heu... Oui c'est ça... Je dois trouver un moyen pour lui annoncer notre mariage sans trop l'offusquer. Wassila ferme les yeux. Comment en était-elle arrivée là ? Elle n'aimerait pas faire du mal à Khadidja ou à ses enfants. Elle était prête à épouser Athmane et accepter d'être sa seconde épouse, à condition que sa première femme consente. Ce qui n'était même pas envisageable. Elle connaissait amplement le problème du couple, mais ne voulait en aucun cas qu'on pense qu'elle avait profité d'un moment de faiblesse pour arriver à ses fins. -Tu es là Wassila ? -Heu... Oui... Je suis là.... Je... j'aimerais que tu prépares le terrain rapidement Athmane. Notre religion te permet de prendre une seconde épouse, sans pour autant répudier la première ni l'écarter... Je n'aimerais pas avoir ta famille sur la conscience... -S'il y a quelqu'un qui pense justement à la famille, c'est bien moi... Je ne veux pas briser les liens, même si on doit vivre ailleurs. -Et tu penses que tu auras les moyens de subvenir aux besoins de Khadidja et des enfants, tout en fondant un foyer ailleurs... -Oui... Je ne suis pas très riche, mais je suis commerçant, et mes moyens me permettent tout de même de mettre tout le monde à l'abri du besoin... Et puis, tu travailles... Je finirais bien par t'ouvrir un salon de coiffure... Tu pourras travailler sans contrainte, et gagner bien plus que ce salaire de misère que te donne ta patronne... -Je n'ai pas le choix... J'ai tenté de contracter un prêt pour lancer ma propre affaire, mais la bureaucratie a vite fait de me décourager. -Nous tenterons de trouver une solution à tous ces problèmes bientôt, ma princesse .... (À suivre) Y. H.