Les étudiants de l'Institut national de la formation supérieure des sciences paramédicales (INFSSP) de Constantine ont poursuivi, hier, pour le deuxième jour consécutif, leur mouvement de grève. Ils réclament l'application du système licence-mastère-doctorat (LMD) qui a été introduit depuis l'année scolaire 2012-2013. "Ce passage du système classique vers le système LMD s'est fait dans l'anarchie, nous n'arrivons plus à nous retrouver", nous a déclaré un étudiant inscrit en dernière année rencontré sur les lieux. "Alors que nous avons été inscrits dans le nouveau système LMD, à quelques mois de la fin de nos études, nous ignorons le sort qui nous est réservé", regrette un autre. Ceci en ajoutant qu'ils ne savent toujours pas s'ils dépendent du ministère de la Santé ou de celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les protestataires ont bloqué le grand portail de l'institut empêchant ainsi les employés de l'administration et les enseignants d'accéder à leur bureau. Ils semblent décidés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement et refusent de reprendre les cours jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Par ailleurs, le mouvement de grève entamé il y a près de 10 jours par des étudiants du département génie des transports de l'université 1 de Constantine se poursuit. Les protestataires revendiquent leur droit de participer aux concours de recrutement. "La Fonction publique nous exclut systématiquement des concours, comme si nos diplômes n'étaient pas valables", déclarent des étudiants. Tout en relevant qu'avant de mettre en place cette nouvelle spécialité, les responsables auraient dû intégrer celle-ci dans la Fonction publique. "Nous subissons les conséquences du manque de coordination entre les différents secteurs de l'Etat", précise un autre étudiant. "Nous avons adressé une requête, signée par une centaine d'étudiants, au ministre de l'Enseignement supérieur, dans laquelle nous lui demandons d'intégrer notre spécialité dans la Fonction publique", disent-ils, en promettant de durcir leur mouvement si leur revendication venait à ne pas être prise en considération. La journée d'hier a également été marquée par des rumeurs faisant état de la délocalisation, prochainement, des résidentes de la cité universitaire Aïcha-Oum-El-Mouaminin qui devrait être récupérée par l'hôtel Marriott, situé en contrebas de l'université Mentouri, qui ont incité ces dernières à manifester leur désapprobation. Les résidentes en colère expliquent leur mouvement de protestation par l'éloignement des nouvelles résidences de l'université, d'autant plus qu'il y a un manque flagrant de transport universitaire pour s'y rendre. Contacté, hier, par téléphone, le directeur des œuvres universitaires, M. Boudraâ, nous a affirmé que cette information est dénuée de tout fondement, en indiquant toutefois qu'une délocalisation "provisoire" des étudiantes concernées vers deux résidences universitaires de la nouvelle ville Ali-Mendjeli est à l'étude. Cet éventuel déménagement pourrait avoir lieu dans le cadre d'une opération de rénovation et que sa durée ne saurait dépasser une année, a précisé M. Boudraâ. Nous apprenons que le wali de Constantine aurait proposé, de son côté, que la résidence en question abrite des festivités du programme "Constantine, capitale de la culture arabe", prévues en 2015.