Résumé : Depuis leurs confidences, Athmane et Wassila devinrent inséparables. Mais la jeune femme exhortait son ami à régulariser leur situation. Être le numéro deux dans sa vie ne la dérangerait pas. Cependant, Athmane n'avait pas l'air de prendre les choses au sérieux. Trois années passent. Hors d'elle, Wassila s'en était prise à Athmane en le traitant de tous les mots. Elle lui reprocha de profiter de sa situation de "vieille fille" pour la faire languir, et le réprimanda sur son inconscience envers elle et envers sa famille. Jusqu'à quand va-t-elle l'attendre ? Quand aura-t-il enfin le courage d'aller jusqu'au bout et de répudier Khadidja pour l'épouser ? Elle se sentait aussi coupable envers cette dernière, car leur relation n'avait pas changé. Elles avaient gardé les liens du voisinage, et échangeaient des salutations et même des invitations. Wassila ne pouvait s'y soustraire au risque d'attirer des soupçons sur elle. Alors, elle évitait aussi souvent qu'elle le pouvait de rencontrer Khadidja ou même de se rendre chez elle. Wassila soupire. Elle se tenait devant sa fenêtre. Athmane avait éteint ses phares code, mais elle devina qu'il fumait à l'intérieur de son véhicule. Elle éteint la lumière de sa chambre et ouvrit toute grande la fenêtre pour se pencher vers l'extérieur. Elle distingua la silhouette de Athmane à travers le pare-brise... Il n'était pas encore rentré ! La jeune femme passe la main dans ses cheveux... Ils ne pouvaient pas continuer ainsi, se dit-elle... Il faudra qu'elle fasse quelque chose, sinon elle va devoir vivre dans les rêves et les désillusions pour le restant de ses jours. Si elle ne provoque pas les choses, Athmane ne fera rien... Les hommes sont tous comme ça... Ils font des promesses, profitent de l'innocence des plus hardies des femmes, mais ne pensent à tenir leurs engagements que si ces dernières commencent à les harceler. Ça passe ou ça casse ! Elle regarde de nouveau vers la voiture de Athmane, et à ce moment précis son portable se remet à sonner. -Oui... Je t'ai vu. Tu es encore là... Elle avait décroché sans faire attention au numéro qui s'affichait, et c'est surprise qu'elle entendit la voix de son amie Feriel : -Tu as des hallucinations ou quoi Wassila ? Où pourrais-tu me voir alors que j'habite à plusieurs kilomètres de chez toi ? -Feriel ! -Oui. C'est moi... Que se passe-t-il ? -Heu... Rien... Je pensais que c'était Athmane... -Hum... Encore lui... Evidemment, tu ne peux plus t'en passer. -Heu... Ce n'est pas ce que tu crois... Il est au parking, et m'avait fait un appel de phares... -Un appel de phares... Ah les hommes ! Feriel soupire : -Il aurait pu faire l'effort de venir demander ta main. -Il le fera un jour... Je... Nous en avions déjà discuté... -Oui, bien sûr. Et comme à ses habitudes, il t'a baratinée... Et tutti quanti... Tu m'as déjà raconté tout ça, figure-toi. C'était au tour de Wassila de pousser un soupir : -Je ne sais plus quoi faire Feriel... -Moi si... -Hein ? -Je vais te dire ce que tu dois faire. Ecoute-moi bien. Tu mettras Athmane au pied du mur. -Comment ? -Eh bien, dis-lui que quelqu'un est venu demander ta main, et que tu dois donner une réponse rapidement... -Hein ? Tu veux que j'invente une histoire à dormir debout... Non... Tu n'y es pas Feriel. Khadidja sa femme passe quotidiennement à la maison... Elle démentira à coup sûr mes dires. -Et si cela s'avère vrai... -Je ne te suis pas Feriel... -Eh bien, il se trouve qu'il y a justement quelqu'un qui veut demander ta main... -Non ! Franchement Feriel, tu dépasses les bornes ce soir. -Je ne dépasse rien. Moi je ne suis que la messagère... -Ne me racontes pas qu'il y a un homme qui s'intéresse à moi, et qui n'a trouvé que toi pour me transmettre un message. -Eh bien c'est le cas ma chérie... Cet homme ne voulait pas s'aventurer sans avoir au moins une idée sur toi... -Je ne sais pas si je dois te croire, mais cette histoire est un peu tirée par les cheveux. -Nous sommes coiffeuses, ne l'oublie pas... (À suivre) Y. H.