Résumé : Wassila passe une nuit blanche. Elle était préoccupée par son avenir, Lyès voulait l'épouser. Sera-t-elle heureuse avec lui ? Et Athmane, comment réagira-t-il lorsqu'il apprendra qu'elle va se marier ? Il ne va sûrement pas sauter de joie. Elle pourra en parler à Khadidja, mais cette dernière risque de deviner sa relation avec son mari. Elle secoue la tête : Pas dans l'immédiat... D'ailleurs, elle n'avait pas encore tiré la bonne conclusion... Mais si cela devait se faire, elle chargerait plutôt Khadidja de le lui apprendre... Elle appréhendait surtout une réaction agressive de sa part... On dit qu'un homme blessé est tel un fauve qui s'attaque à son adversaire avec ruse et malice... Athmane pourra aussi aller retrouver Lyès et lui dévoiler leur relation... Elle sursaute... Si jamais Athmane passait à l'action, tous ses projets seront anéantis... Mais elle aussi pourra dévoiler cette relation à Khadidja. Elle secoue encore la tête : -Non... Vaut mieux garder secret tout ce passé avec Athmane... Khadidja ne va sûrement pas se taire sur cette affaire... Elle s'attaquera à elle, et pourra même déposer une plainte pour adultère, avant de propager ce secret tant gardé à travers le voisinage et le quartier... Wassila en savait assez sur elle pour comprendre que cette dernière ne pensera même pas à sauver les apparences. Elle somnola ainsi jusqu'à l'aube, et entendit ses parents se lever pour la prière, avant de sentir une odeur de café se répandre dans l'appartement. Elle se lève alors, et s'étire avant de se rendre dans la cuisine pour prendre son petit-déjeuner. Une journée radieuse s'annonçait, et elle se hâta de s'habiller pour se rendre au travail. Elle s'attendait encore à rencontrer Athmane dans la journée, mais pas aussi tôt, et sûrement pas au seuil du portail de l'immeuble. L'homme avait mauvaise mine, et une barbe hirsute. Il n'avait pas complètement cuvé son vin, et les séquelles d'une nuit blanche étaient très apparentes sur son visage. Il ébauche un sourire avant de s'adresser à elle : -Bonjour Wassila... Je... Je voulais juste m'excuser pour hier soir... Je me suis conduit comme un goujat. Tu me pardonnes, ma puce ? Wassila porte la main à sa bouche et regarde autour d'elle avant de murmurer : -Chut... Pas de familiarités, Athmane, nous sommes dans l'immeuble et quelqu'un pourrait t'entendre... Il hoche la tête : -Tu as raison. Je ne suis qu'un imbécile qui s'y prend toujours mal... Je ... je ne veux pas que tu entames ta journée sans m'avoir pardonné. Elle soupire : -Tu reconnais donc que tu avais dépassé les limites hier soir ? -Oui... C'est pour cela que je voulais te rencontrer avant ton départ au boulot... Alors tu me pardonnes, Wassila ? -Tu promets de ne plus m'importuner ? -Je promets ce que tu veux, tu connais mes sentiments envers toi, je n'aimerais pas te perdre... -Chut, chut Athmane... Tu parles à haute voix ! Elle jette un coup d'œil circulaire autour d'elle et se rapproche des escaliers pour vérifier si personne ne descendait : -Tu es fou ou quoi ? Tu vas bientôt mettre tout le quartier au courant de notre relation. Je n'ai pas besoin de te demander de deviner la suite. Il lève les bras et les laisse retomber : -Je m'oublie quand je suis avec toi, tu le sais bien... -Alors s'il te plaît, ne l'oublie plus. Je... je suis pressée, il y a des clientes qui m'attendent au salon. -Tu veux que je te dépose ? -Surtout pas. Elle s'empresse de s'éloigner et lui fait un signe de la main : -Bonne journée Athmane. L'homme demeure un moment sans réaction, puis passe la main sur son visage et se dit qu'il devrait remonter chez lui pour prendre un bain et se raser. Ah ! les femmes... Lorsqu'elles s'y mettent, on ne peut pas deviner leur réaction. Khadidja étendait du linge sur le balcon. Elle avait vu Wassila partir, mais était loin d'imaginer que son mari venait d'avoir une conversation avec elle. D'habitude, elle épiait le moindre détail dans le quartier. Elle avait même surpris des femmes en train de faire des signes à des voisins ou à des hommes qui passaient par là juste pour un moment. Elle secoue la tête et continue à étendre son linge. La voyante, la veille, avait prédit que Wassila allait se marier bientôt. El-Hadja se trompait rarement, et c'est Taos qui sera heureuse. (À suivre) Y. H.