Depuis sa réunion fondatrice, le 10 juin 2014 à Zéralda, la CNLTD s'est imposée sur la scène comme un acteur politique dont la revendication porte sur la mise en place d'une phase de transition et d'une élection présidentielle anticipée. L'année 2014 se termine en Algérie sous le signe des appels à la transition et au changement démocratiques. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, (Cnltd), formée par les partis du MSP, le RCD, Jil-Jadid, Ennahda (d'Abdallah Djaballah) et le FJD, ainsi que l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, lancée avant même la tenue de la présidentielle du 17 avril, aura, néanmoins, le mérite d'avoir été la plus déterminée et la plus constante dans sa démarche. Farouchement opposée à la réélection du président Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat consécutif, et au système qu'il incarne, la Cnltd a été, en effet, le premier pôle de l'opposition à monter au créneau pour revendiquer la transition démocratique. Ses membres ont été les premiers à assumer publiquement leurs engagements, non sans joindre le geste à la parole en multipliant depuis leurs activités sur le terrain. En effet, ces partis d'opposition, dont "l'union sacrée", une première dans les annales politiques de ces partis aux obédiences, parfois, diamétralement opposées, ont investi le terrain depuis la veille du scrutin du 17 avril 2014 ; rassemblements à Riadh El-Feth puis à la Grande-Poste avant d'entamer une "contre-campagne électorale" avec l'organisation de plusieurs rencontres dont des meetings populaires au même moment où les candidats en lice pour la présidentielle avaient engagé leurs campagnes officielles. La Cnltd avait pour objectif d'encourager les citoyens à "boycotter massivement" ces élections qualifiées alors de "mascarade". Si la coordination n'a pas réussi cette entreprise devant la force de la machine du pouvoir, elle n'a surtout pas baissé les bras. Bien au contraire. Après le scrutin du 17 avril "entaché de fraude", la Cnltd a multiplié ses concertations et ses efforts pour fédérer un maximum d'acteurs politiques autour de son projet de "transition démocratique". Des efforts qui aboutiront, deux mois plus tard et à la suite d'un travail "en coulisse" remarquable, à l'organisation, le 10 juin 2014, à l'hôtel Mazafran de Zéralda, de la "première conférence nationale pour la transition démocratique", laquelle avait réuni un nombre record de partis, d'organisations de la société civile et de personnalités politiques d'opposition. Cette rencontre "historique" a connu, notamment, la participation "symbolique" de l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, du candidat malheureux de l'élection présidentielle de 2014, Ali Benflis, ainsi que du FFS, soit ces trois parties se distinguant, chacune à sa manière, par leurs appels à des projets similaires à celui de la Cnltd, à savoir organiser une "transition consensuelle". La Cnltd mène depuis une série d'activités politiques destinées à "alerter le peuple algérien sur la réalité de la situation générale du pays, marquée notamment par une vacance de pouvoir au niveau du président de la République et un vide institutionnel avéré, qui font courir à l'Algérie de sérieux risques d'instabilité". Une tâche dont se charge l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), issue des recommandations de la Conférence nationale pour la transition démocratique. Dirigée par les membres de la Cntld ainsi que certains acteurs d'opposition, l'Icso appelle l'ensemble des militants à l'accompagner dans son action pour que "l'avenir de l'Algérie soit fondé sur la construction d'un destin collectif destiné à assurer aux Algériennes et aux Algériens les conditions d'une prospérité partagée dans une Algérie forte, stable et juste". La nouvelle année 2015 sera-t-elle celle de la transition démocratique tant souhaitée ? F. A.