Au-delà des déclarations euphoriques ministérielles, se cache le néant. Des slogans de campagne répétés, des intentions douteuses dans des projets alignés pour réaliser certains hôtels aux normes internationales et des promesses pour un tourisme de qualité, sans investisseurs sérieux, telle est la réalité d'un secteur livré à lui-même. Pourtant depuis les années 2000 à ce jour, le tourisme algérien n'a vécu que dans une situation précaire du point de vue du développement. Depuis 2005 à ce jour, des régions touristiques telles que Le Tassili, Le Hoggar et La Saoura ont étés fermées aux voyagistes sous prétexte d'insécurité. En examinant cette réalité, il n'est pas nécessaire de s'attarder sur les misères croissantes des services hôteliers et des transports durant et hors de la saison estivale, ni de rechercher des remèdes à la machine touristique grippée et en proie aux pires difficultés. Il s'agit de dénoncer, une fois encore, la descente aux enfers programmée du secteur. L'affaiblissement strictement économique du tourisme est dû à son enfermement dans ses propres contradictions à tous les niveaux. Quelles que soient les déclarations et annonces faites par la tutelle, elles restent loin des réalités. Les statistiques tendent à mettre en évidence les faillites et les faiblesses de ces fonctionnaires qui aggravent une démarche déjà catastrophique. L'actuelle équipe en charge du secteur excelle dans les faiblesses. Le bilan économique est là, le tourisme et l'investissement étranger sont étroitement liés et dépendaent l'un de l'autre. D'une part, le manque d'évolution d'une promotion sérieuse et intelligente du secteur suivi d'une évolution négative des services. La machine administrative, de par ses contradictions, ne pourra compter sur un développement touristique et encore moins à travers les associations et les fédérations qui font dans l'opportunisme et l'incompétence. Le premier responsable du secteur continue à ignorer les potentialités sahariennes. Pour lui, elles ne constituent pas un objectif, mais un pis-aller, un moindre frais productif comme l'ont été les systèmes d'exploitation du passé. La tutelle ne juge pas utile de subvenir aux besoins des sociétés touristiques du Sud, ni de leur donner une priorité dans son calendrier. Pis encore, la tutelle continue d'ignorer les alarmes déclenchées par les experts qui se prononcent à travers les rares rencontres sur cette question pourtant cruciale. Un programme audacieux pour le Sud est exploitable qualitativement et quantitativement à moindres frais. D'après les experts, le sous-développement organisé de notre pays en matière de tourisme vient du fait que la plupart des entreprises versées dans la promotion ne sont pas écoutées et leurs propositions ignorées au-delà du fait qu'elles restent dépendantes de l'administration centrale. Du coup, la destination s'effondre et se ralentit pour disparaître comme c'est le cas actuellement. Les responsables de tutelle gardent une mainmise sur toutes les décisions et tournent le dos aux projets sérieux. Les profits énoncés par les deux grands hôteliers sont fictifs et la réalité du terrain est cruelle. La situation s'en est allée vers l'abandon global de la destination et l'effondrement des secteurs des services. Du coup, plusieurs milliards de dinars sont perdus chaque année. La faillite est à nos portes et s'annonce grandement. Mieux, une administration archaïque, prompte beaucoup plus à la liquidation et à la mise aux fins de fonction des techniciens spécialistes en considérant les rares experts dans le domaine comme antiquités polluantes et inutiles. Grave ! Faut-il croire que les responsables à haut niveau se sont donné le mot pour liquider le pays de sa matière grise ? Un des facteurs principaux au sous-développement du secteur, ce sont ces fonctionnaires autour des directions qui gèrent le développement aux investissements et qui n'ont aucun sens du montage des produits. Le premier responsable n'étant pas de l'économie des œuvres d'art, encore moins dans sa connaissance technique, il est loin d'un tourisme construit. Le sens inné du développement économique du tourisme n'est pas prêt à ouvrir son intérêt pour les populations algériennes, ni pour la culture de l'esprit ni dans le traditionalisme qui l'a inspiré. L'accès au développement nécessaire manque d'intelligence pour sa réalisation. Le tourisme algérien, livré à toutes les vicissitudes de la concurrence, est boudé par toutes les fluctuations des marchés touristiques internationaux. Actuellement, le ralentissement de la croissance touristique se traduit inévitablement par le développement de sa misère et de sa pauvreté. Les services touristiques restent décadents en raison de la persistance des vieux réflexes et du manque de formation et des entraves de toutes sortes. Dans ce pays, où vit une bourgeoisie friande de voyages, le tourisme algérien méprise sa propre clientèle dans des conditions d'indifférence absolue. Le bilan de l'année touristique ignore la fuite de sa clientèle nationale vers les autres destinations plus organisées et ludiques. La Banque mondiale, chargée plus spécifiquement de surveiller les pays dit hypocritement "en voie de développement" et tire un bilan catastrophique dans son dernier rapport pour 2013. Un tel bilan est un appel au secours urgent pour le secteur qui dérive plus que jamais. L'idée est d'agir en adéquation avec les lois économiques pour un tourisme de qualité. Le bilan de l'année 2012-2013-2014 a vu s'approfondir et s'étendre la dérive, plongeant dans la banqueroute un secteur pourtant promis à des jours prospères. Voilà la politique touristique livrée à l'aventurisme amateur. F. M.