Cette instance, dont le rôle reste difficile à définir depuis la création du Parlement africain, a affirmé des intentions très louables mais peu susceptibles d'effet immédiat, notamment sur le rôle de la femme et l'Etat de droit sur le continent. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation élu lundi dernier à la tête de l'Union des Parlements africains (UPA) pour un mandat de deux ans, a rencontré, hier à la résidence d'Etat Djenane El-Mithaq les représentants de la presse nationale et continentale pour répondre à leurs questions sur l'issue de la 27e conférence de l'UPA. Il a consacré, toutefois, la première demi-heure de sa conférence de presse à formuler des remerciements au chef de l'Etat d'abord “pour avoir honoré de sa présence l'ouverture des travaux du congrès”, aux présidents des Parlements africains ayant fait le déplacement à Alger, et à l'ensemble des délégations parlementaires participantes. Tour à tour, le président de l'APN, Amar Saïdani, son homologue à la Chambre des députés du Mali, Boubakr Ibrahim Keita, et le président du Sénat de la Namibie se sont confondus en congratulations et en gratifications mutuelles. En fin de parcours, il était difficile de sortir de la rencontre avec une idée plus claire de l'influence exercée jusqu'alors, — ou qui le sera — de l'Union des Parlements africains sur le devenir des Etats du continent noir. La confusion entre le rôle de l'UPA et celui du Parlement africain (de création récente) n'a pas été dissipée non plus, y compris dans l'esprit des parlementaires africains. Le président du Sénat namibien a justement relevé la difficulté à saisir le sens de l'existence de l'UPA, créée en 1976, depuis la création du Parlement africain en 2003. Abdelkader Bensalah, certainement “collé”, s'est limité à dire que l'UPA est une organisation regroupant des Parlements des pays africains, tandis que le Parlement africain dispense des conseils et des recommandations aux Etats membres de l'Union africaine en attendant qu'il s'arme d'outils à même de lui permettre de devenir un organe législatif à l'image du Parlement européen. Sur la question des femmes, le président du Conseil de la nation n'avait pas non plus grand-chose à dire, à part de rappeler qu'elles ne sont “malheureusement pas correctement représentées dans les sphères de décision, malgré l'existence de lois qui consacrent l'égalité des sexes”. Le congrès de l'UPA devra faire obligation à ses membres de désigner au moins une femme dans les délégations qui participent aux rencontres internationales. Les congressistes de UPA ont invité “les Parlements africains à édicter des règles qui garantissent l'Etat de droit et qui prennent en compte les voix des plus pauvres et des plus vulnérables”. Ils les ont incités aussi “à créer un environnement politique et juridique sain via des réformes institutionnelles”. La résolution soutient également “la création et le renforcement de structures qui garantissent la bonne gouvernance et la vie démocratique”. Ils ont adopté, en outre, une résolution sur “le rôle des Parlements dans la promotion d'un commerce international équitable”, avec option de demander à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de “prendre en compte les différents niveaux de développement des Etats membres de manière à favoriser la mise en place d'un système commercial international équitable”. Les résolutions de l'UPA sont, dans l'absolu, très nobles. L'expérience a montré, néanmoins, qu'elles résisteront difficilement à l'épreuve du terrain d'une Afrique en mal de démocratie. S. H.