Le cabinet d'études et de conseil Ecotechnics estime dans un article publié sur son site dédié à l'analyse de la conjoncture de l'économie algérienne, conjoncture.dz, que "le déficit de la balance des paiements algérienne allait s'accentuer et probablement se situer entre 10 et 15 milliards de dollars". Cela va se traduire, explique le cabinet, "par une ponction équivalente dans les réserves de changes". Très didactique, le cabinet d'études et de conseil Ecotechnics, Saïd Ighilahriz, rappelle qu'au cours du 1er semestre, la balance des paiements algérienne a terminé par un déficit de 1,32 milliard de dollars. "Les fluctuations entre déficit et excédent au cours de l'année 2013 ont fini par un déficit. Il a été de 100 millions de dollars au 1er trimestre et de 1,23 milliard au second. Le 1er semestre de l'année 2013 a vu un excédent de 880 millions de dollars et le second semestre un déficit de 750 millions. L'année 2013 s'est ainsi terminée par un quasi-équilibre (+130 millions de dollars)", a constaté le cabinet. Le déficit du 1er semestre 2014, précise-t-il, est dû à la stagnation en valeur des exportations d'hydrocarbures face à des importations qui ont continué à croître. "La balance des biens et services termine ainsi à -1,3 milliard de dollars, expliquant entièrement le déficit de la balance des paiements. Les autres postes courants se sont maintenus à peu près au même niveau que l'année passée. Il en est de même des variations des postes de capital. Le solde de 1,32 a été bien évidemment comblé en puisant dans les réserves de changes. À la fin juin 2014, ces dernières étaient de 193,3 milliards contre 194 milliards à la fin de l'année 2013", indique le cabinet. Ce dernier note qu'au cours du 1er semestre, les prix pétroliers n'avaient pas encore baissé. "Le pétrole algérien se vendait, en effet, à 109,6 dollars le baril au 1er trimestre et 110,3 au 2e trimestre. On était donc loin de l'importante chute qu'il a connue ensuite et qui l'a mené à moins de 60 dollars. Malgré ces menaces qui commençaient à poindre, le taux de change du dinar par rapport au dollar est resté pratiquement stable. En conséquence, on a enregistré une dépréciation par rapport à l'euro plutôt limitée", souligne Ecotechnics. Début juillet, le baril de Brent était coté à 112 dollars environ. Depuis, il n'a fait que chuter pour atteindre 78 dollars le 25 novembre. "Il était clair, dans ce contexte, que le déficit de la balance des paiements algérienne allait s'accentuer et, probablement, se situer entre 10 et 15 milliards de dollars. Cela va se traduire par une ponction équivalente dans les réserves de changes. Mais il faut noter que même si un tel déficit se maintenait durablement, disons deux à trois années consécutives, cela ne remettra pas fondamentalement en cause la situation extérieure algérienne. Nous parviendrons vers la fin 2017 à environ 100 milliards de réserves de changes, ce qui reste quand même appréciable. Ceci d'autant que, comme on vient de le voir, la Banque d'Algérie n'a pas encore ajusté le taux de change du dinar pour ralentir les importations ou augmenter les exportations hors hydrocarbures", analyse le cabinet d'études et de conseil Ecotechnics. "Par ailleurs, l'endettement extérieur reste très faible et laisse encore une importante marge de manœuvre. L'endettement total, c'est-à-dire y compris la dette à court terme, ne devrait pas dépasser les 4 milliards de dollars actuellement", ajoute le cabinet. Conjoncture.dz est un site dédié à l'analyse de la conjoncture de l'économie algérienne, du cabinet d'études et de conseil Ecotechnics. Son ambition est, à partir des données de différentes institutions algériennes et de celles produites par Ecotechnics, d'offrir aux professionnels et aux chercheurs les données et analyses nécessaires pour une appréhension de la macroéconomie de l'Algérie. M. R.