"L'entreprise risque de faire banqueroute, et les travailleurs souffrent de la médiocrité des conditions d'hébergement et de restauration, sans parler des risques liés aux produits chimiques utilisés lors des différents procédés d'exploitation", se lamentent les employés. Dans une lettre de doléances adressée au président de la République, les employés de l'Enor (Entreprise nationale d'exploitation des mines d'or) ont de nouveau sonné le tocsin face à la dégradation avancée des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils évoluent. Les rédacteurs du document, dont nous détenons une copie, se demandent à qui profite la production aurifère, puisque "les employés sont en manque de tous les moyens nécessaires à leur profession", notamment à la base de vie d'Amesmassa (500 km au sud de Tamanrasset) où ils sont exposés à mille et un périls. "L'entreprise risque de faire banqueroute, et les travailleurs souffrent de la médiocrité des conditions d'hébergement et de restauration, sans parler des risques liés aux produits chimiques utilisés lors des différents procédés d'exploitation", se lamentent les employés, qui disent travailler sans équipements de protection et dans des "conditions déplorables". Signalons que le siège de la direction régionale (DR) de l'entreprise a été fermé, jeudi dernier, par les employés qui en appellent au premier magistrat du pays pour engager une commission d'enquête et d'inspection afin de mettre fin aux "graves dépassements" enregistrés et aux "tractations douteuses" qui se trament dans les coulisses de l'entreprise. Peu après 8h, des dizaines de mécontents se sont rassemblés devant l'enceinte de la DR pour crier contre "la hogra" et demander le départ du directeur régional ainsi que nombre de cadres issus de la secte du ministre de l'énergie, Youcef Yousfi, qui seraient pour beaucoup dans le "pourrissement de la situation" dans laquelle se trouve l'entreprise. "Le responsable de l'entreprise, installé il y a à peine 6 mois, nous traite de tous les sobriquets ridicules. à chaque fois il nous signifie hautainement que sa seule motivation est la ‘'chkara'' et non pas l'intérêt de l'entreprise qui s'embourbe pourtant dans des difficultés financières noirâtres. En l'absence d'un syndicat digne de ce nom, personne n'ose lui répondre. Celui qui souffle un mot est relevé de ses fonctions pour qu'il soit vite remplacé par un employé de la même secte ou par celui qui fait acte d'allégeance à l'administration", ajoutent-ils, en faisant savoir que cette action de protestation est motivée par l'injuste révocation d'un employé par la direction de l'entreprise qui aurait appuyé sa décision par des "motifs non fondés". Les protestataires menacent de hausser le ton et de verrouiller la mine d'Amesmassa si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Pour plus d'explications sur la situation, nous nous sommes rapprochés de l'administration locale de l'Enor, cependant personne n'était disposé à nous en fournir, le directeur étant absent. R. K.