La pénurie de carburant replonge la ville de Tamanrasset dans une inertie sans pareille et inquiète au plus haut point les automobilistes. Malgré les assurances de la subdivision de Naftal sur la disponibilité de ce combustible, la crise se fait de plus en plus ressentir eu égard à l'importante affluence enregistrée dans les différentes stations-service de la capitale de l'Ahaggar. De longues files s'y forment dès l'aurore pour s'approvisionner en carburant, notamment en gasoil. L'exemple de la pompe d'essence du centre-ville, où anarchie rime avec désorganisation, est on ne peut plus éloquent. Les usagers sont de nouveau contraints de subir les conséquences de cette situation émaillée de récurrentes altercations difficilement maîtrisables malgré la présente et la forte mobilisation policière. Les gérants de ces points de vente ne cessent de se plaindre de l'ambiance électrique caractérisant leur quotidien. Toutefois, la colère des automobilistes gronde sérieusement face à cette pénurie qui, faut-il rappeler, devenue tellement courante que l'on a fini par s'en accommoder. Sur place, nous avons appris que certains, notamment les routiers et les chauffeurs de taxi, sont contraints de passer des nuits blanches devant les pompes pour quelques gouttes de carburant. D'autres "désertent" leur lieu de travail pour s'en ravitailler. De toute façon, le rush des automobilistes est constaté de jour comme de nuit. Selon un agent de Naftal, cette situation serait due à l'approvisionnement irrégulier en carburant. Le non-respect des livraisons planifiées serait aussi à l'origine des perturbations enregistrées dans la distribution. Il faut signaler que cette crise ne profite malheureusement qu'"aux contrebandiers et aux faux pompistes qui imposent leur diktat sous le regard complice des chefs de station. Depuis la fermeture de la station dite 48 pour rénovation, la station du centre ville, seule pompe étatique, est livrée à la mafia de carburant qui s'adonnent à une spéculation effrénée au mépris des lois de la République et des instructions de la Direction de l'énergie de la wilaya. On a signalé ce problème à maintes reprises, mais aucune mesure n'a été prise à l'encontre de cette bande mafieuse qui, de connivence avec certains pompistes, est pour beaucoup dans cette crise à Tamanrasset. On a sollicité l'intervention du directeur de wilaya et les chefs de stations, en vain", se lamente un autre agent de Naftal rencontré à la station de Tahaggart. Joint par téléphone, le directeur de l'énergie de la wilaya de Tamanrasset, Ali Nasri, impute cette crise à la décision d'approvisionner les wilayas de l'Ouest, dont Béchar et Tindouf où la crise bat son plein, au détriment du quota destiné à la wilaya de Tamanrasset. "On a résolu un problème et on en a parallèlement créé un autre", regrette-t-il. R. K.