Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a, de nouveau, réitéré la position de son organisme quant à la promotion de la langue amazighe comme "deuxième langue officielle", dans la prochaine Constitution. "Je suis favorable à la consécration de la langue amazighe comme deuxième langue officielle du pays", a déclaré, hier, Farouk Ksentini, sur les ondes de la Radio algérienne, à l'occasion de la célébration du 35e anniversaire du Printemps berbère. Invité de la rédaction de la radio Chaîne III, ce dernier a estimé que le moment est venu pour notre pays d'élever la langue de nos ancêtres au rang qu'elle mérite, non sans préciser que cette revendication est contenue une fois de plus dans le dernier rapport de la CNCPPDH, qui a été transmis récemment au chef de l'Etat. L'avocat est convaincu de l'apport de la culture et la langue amazighes dont "il ne faut pas nous séparer". Ce n'est pas la première fois que le président de la Commission consultative des droits de l'Homme défend l'officialisation de la langue amazighe. Lors des deux consultations sur la révision de la Constitution, il a adopté la même position, laissant clairement entendre que la promotion de cette langue ne saurait se dissocier de celle des droits humains. Me Ksentini a eu d'ailleurs l'occasion de s'exprimer, à plusieurs reprises, sur la question, en soutenant que tamazight "n'a pas été importée", qu'elle "a existé depuis l'histoire du peuple algérien". Il s'est également expliqué sur "la double nécessité" de son officialisation, mettant en avant "le facteur historique" qui mérite d'être réhabilité, ainsi que "le retour sans cesse" de la revendication sur l'officialisation de tamazight par la majorité des Algériens. Il a même attesté que "la réhabilitation de la langue maternelle est un acte d'affirmation de l'identité, dans le respect des différences", qu'elle va "renforcer" les droits de l'Homme en Algérie et constituer "la base de toute coexistence et stabilité". Sans cesser d'appeler l'Etat "à mettre tous les moyens nécessaires, afin de faire avancer son développement et son enseignement de qualité". De son avis, la future Constitution doit promouvoir la démocratie et les droits des personnes et de la société civile. Des propos faisant office de profession de foi car, comme l'a déclaré, hier, Abderrezak Dourari, professeur des sciences du langage et de traductologie, et néanmoins directeur du Centre national pédagogique et linguistique de l'enseignement de tamazight (CNPLET), à TSA, l'officialisation de tamazight renvoie avant tout à "une vision démocratique et citoyenne de l'Etat", une vision absente dans les Constitutions qui se sont succédé depuis l'Indépendance. H. A.