150 participants se sont donné rendez-vous dans la capitale des Aurès pour la 3e édition des Journées nationales de la musique classique. Prévues du 12 au 16 mai au Théâtre régional de la ville, ces journées seront marquées par des concerts de musique et des master class. Quelques heures avant le coup d'envoi officiel, deux troupes traditionnelles se sont donné la réplique sur la placette du Théâtre régional de Batna, au bonheur d'un large public, venu nombreux écouter et voir des chants et danses des Aurès et de l'Oranie. Les organisateurs de ce rendez-vous disent se donner tous les moyens pour réussir et assurer une continuité à ces journées, d'où leur présence et leur accueil aux invités, qui sont venus des quatre coins du pays, c'est-à-dire de toutes les annexes, écoles et instituts de musique qui se trouvent dans le pays. La présence du responsable du secteur de la culture de la wilaya de Batna, ainsi que le directeur de l'Institut régional de la formation musicale, aussi bien dans la salle des répétitions, sur scène et dans les différents lieux d'hébergement des invités, c'est pour veiller au bon déroulement du séjour. Comme convenu par les initiateurs de la rencontre de la musique classique, où il a été décidé d'installer une nouvelle tradition en laissant l'honneur de l'ouverture à un institut ou une école, invité aux Journées de la musique classique, c'est à l'Institut régional de la formation musicale d'Oran qu'est revenu ce mérite. Et comme pour rendre la politesse, Oran laisse cet honneur à son annexe : celle de Sidi Bel-Abbès. En effet, un quatuor de musiciens de l'annexe de Sidi Bel-Abbès a séduit le public, venu comme d'habitude apprécier et surtout passer d'agréables moments, et les musiciens, plus une musicienne n'ont point démérité, puisque applaudis après chaque morceau par les présents. L'orchestre de l'Institut régional de formation musicale d'Oran, habitué à cette rencontre, connu et apprécié par les mélomanes de la ville de Batna, a fait une entrée en matière assez soft pour monter crescendo : après un morceau de musique classique mondialement connu, à savoir Le lac des cygnes, et un morceau de jazz merveilleusement exécuté à la manière des jazz-band, l'orchestre où les instruments à vent étaient présents en force n'a pas tardé à atteindre la vitesse de croisière pour emballer le public totalement conquis et debout, grâce à des morceaux comme Yemma Gouraya, Mambo, et des classiques de la musique oranaise. Un vrai carton ! Retour à la musique classique universelle, mais cette fois en guitare solo. Le professeur de guitare classique, Abdelhafi Djezzar, fait baisser de plusieurs crans l'atmosphère électrique et replonge la salle de spectacle dans le monde des cordes. Un jeu sans faille ; le musicien et son instrument semblent ne faire qu'un ; le public admire le virtuose et applaudit l'enfant de la ville longtemps absent de la scène artistique auressienne. La clôture de cette première soirée a été d'une grande beauté, marquée par la prestation de l'association Orchestre philharmonique auressien de Batna et l'Institut de Batna et ses annexes (Annaba, Constantine, Biskra), sous la houlette du maestro Meliani El-Hanafi. Concerto en sol mineur, divertimento en ré majeur, concerto sinfonia... Les étudiants musiciens de l'Institut de Batna et ses annexes ont fourni un formidable travail, en dépit de la courte durée des répétitions. Cependant, selon les enseignants, les étudiants doivent s'adapter à ce genre de performances, car ils vont être musiciens professionnels et devront donc être capables de lire une partition et de l'exécuter. Et c'est ce qu'ils ont fait ! Le directeur de l'Institut régional de la formation musicale de Batna, Chaïb Setti, ne cache pas sa satisfaction à la clôture de cette première soirée, en attendant la suite qui s'annonce en couleurs et mélodie, sachant que des master class sont prévues à l'institut où des professeurs et enseignants vont encadrer des étudiants musiciens, dans différentes spécialités et avec différents instruments (à vent, à cordes...). R. H.