Les mouvements politico-armés de la Plateforme ont rendu public hier un document expliquant leur refus de signer le document relatif aux "arrangements sécuritaires" devant mettre fin aux violences armées dans le nord du Mali, condition nécessaire pour la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation nationale. Ces mouvements ont, en effet, exigé de la médiation internationale qu'elle "obtienne de la CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad, ndlr), en guise de bonne foi, qu'elle cesse immédiatement, pendant 10 jours consécutifs, toute attaque, tout vol, tout pillage, tout assassinat, tout viol, toute séquestration, tout braquage etc., contre les populations civiles de la région de Tombouctou", lit-on dans le texte de la Plateforme. Devenu enjeu de la crise, la ville de Ménaka (200 km à l'est de Gao) constitue une des raisons qui ont poussé la Plateforme à refuser la signature du document élaboré le 5 juin à Alger, en accord avec le gouvernement malien et les membres de la CMA. "L'organisation d'une mission multipartite sur Ménaka, composée de la Médiation élargie, de la Plateforme, des autorités traditionnelles (chefferie traditionnelle), de la collectivité locale de Ménaka (mairie), les députés en vue de parvenir à une solution heureuse" est posée par le porte-parole de la Plateforme, Harouna Touré, comme condition préalable à la signature du document relatif à ces arrangements sécuritaires. "La garantie de la sécurisation des populations de Ménaka, la globalisation des mesures sécuritaires et leur extension à toutes les localités objet de violences gratuites contre les populations civiles, les forces de la Minusma et de Barkhane, y compris Kidal, Tabankort, Anéfis, Tarkint, Ber, Rharous Tessit, N'tillit, Gossi, Diré, Goundam (...)", a encore expliqué le communiqué de la Plateforme, à une semaine de la signature par la CMA de l'accord d'Alger, lors de la cérémonie prévue à Bamako. L'accord d'Alger a été signé, le 15 mai dernier dans la capitale malienne, par les autorités maliennes, la Plateforme et deux mouvements de la CMA. L. M.