La multiplication des processus de discussions, dans le cadre du dialogue interlibyen, a montré ses limites. Désormais l'ONU cherche un autre chemin pour éviter à la Libye le chaos. L'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, a proposé, hier, une nouvelle démarche pour faire avancer le dialogue interlibyen, après son échec de faire signer aux deux Parlements parallèles son projet d'accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. L'émissaire de Ban Ki-moon a fait part de son intention, dans un communiqué rendu public dans la nuit de vendredi à hier, de rassembler les autres partenaires du dialogue interlibyen, juste après les fêtes de l'Aïd. "Tous les participants aux autres processus seront conviés, après les fêtes de l'Aïd, à participer à une réunion unique, pour affirmer que la première phase du dialogue à franchi une étape importante, en élaborant un document d'accord, en prévision de l'ouverture de la deuxième phase", a déclaré Bernardino Leon. L'ONU a fragmenté le dialogue interlibyen, en raison des divisions qui minent les acteurs impliqués dans cette crise, en engageant trois processus à Skhirat (Maroc), à Alger (Algérie) et au Caire (Egypte). Mais aucun de ces processus n'a encore abouti à des résultats positifs. À Skhirat, le CGN a rejeté la dernière version du projet d'accord onusien, alors qu'au Caire, où devraient se réunir les tribus libyennes, les deux tiers des chefs tribaux préfèrent ne pas s'y rendre. Pour eux, s'il doit y avoir un dialogue interlibyen, c'est en territoire libyen que les rencontres doivent se dérouler. À Alger, après trois rounds de pourparlers, les représentants d'une trentaine de partis politiques n'ont toujours pas pu se mettre d'accord sur un projet de sortie de crise commun. Malgré les assurances des membres de la médiation internationale, à leur tête l'émissaire onusien, le CGN et d'autres chefs de tribus persistent à rejeter certaines propositions qu'ils considèrent comme un piège pour les exclure du champ politique, une fois la période de transition achevée. Bernardino Leon a expliqué, en effet, qu'à l'accord de Skhirat, des documents annexes pourraient être joints, une fois la première phase du dialogue achevée. Autrement dit, l'urgence aujourd'hui est la formation d'un gouvernement d'union nationale qui s'occupera de la préparation de la prochaine élection présidentielle, dans le respect de la nouvelle Constitution, en cours d'élaboration. Mais le CGN préfère un document d'accord qui prendra en charge ses revendications, avant de s'engager dans n'importe quelle autre discussion avec le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Aussi, le représentant du secrétaire général de l'ONU en Libye a affirmé que les membres des milices seront pris en charge dans la mise en œuvre du futur accord de paix et de réconciliation, excepté évidemment les personnes impliquées dans d'éventuels crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité. L. M.