Abdallah Djaballah ne cesse pas de dénoncer l'initiative prise par le MSP de rencontrer un représentant du pouvoir. Depuis l'entrevue entre Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence de la République, et Abderrezak Makri, président du MSP, des membres du FJD de Djaballah ressassent à tout bout de champ l'obligation faite aux membres de la Coordination pour la transition démocratique (CLTD) de ne s'en tenir qu'aux décisions de l'instance dans toute proposition politique. Or, si Makri qui reconnaît avoir fait l'objet de pressions de la part, notamment, de l'ancien prédisent Abou Djerra Soltani qui tente de remettre le parti dans le giron du pouvoir, pourquoi Djaballah ne lâche-t-il pas prise ? Ni les assurances de Makri et encore moins la confiance renouvelée par le conseil consultatif au président du MSP n'ont atténué "la colère" de Djaballah. Ce dernier a, encore une fois, posé ses conditions au MSP. Dans un entretien accordé, hier, à El Khabar, il exige du MSP de respecter la ligne directrice de la CLTD, émettant le vœu de voir l'ex-Hamas "dans l'opposition avec sincérité". Djaballah veut, en fait, jeter l'opprobre sur le MSP. Son "vœu" de voir son allié à la CLTD intégrer d'une manière "sincère" l'opposition est une manière de semer le doute sur les intentions de Makri et son adhésion à l'initiative de l'opposition. Le but étant, même si Djaballah s'en défend, de paraître comme le chef de l'opposition islamiste au sein de la coordination. La guerre larvée livrée par le FJD au MSP au sein de la CLTD apporte plus d'eau au moulin des adversaires internes de Makri, du fait que Soltani ne désespère pas de voir le MSP reprendre sa politique d'entrisme. Et, in extenso, toute tentative d'affaiblir Makri face à ses détracteurs serait la bienvenue. Dans ce cas de figure, Djaballah aura réussi "sa prouesse" quand le MSP sera retombé dans les bras du pouvoir. M. M.