Alors que le "tapis rouge" est déroulé, ces derniers temps, aux activistes islamistes informels de l'ancien FIS dissous, les partis politiques de l'opposition sont plus que jamais confrontés au refus de l'administration pour tenir leurs activités légales. Ainsi, l'organisation de leurs activités est devenue un véritable parcours du combattant. Après l'interdiction de plusieurs rencontres de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, (CLTD), c'est le Mouvement pour la société de la paix (MSP), qui vient de le vérifier à ses dépens pour s'être vu refuser une autorisation pour la tenue de son université d'été. Ce qui a obligé le parti à se rabattre sur une salle des fêtes privée, sise à Bordj El-Kifan, (ex-Fort-de-l'eau), où cette activité estivale du parti, de trois jours, s'ouvrira, tout de même, à partir d'aujourd'hui. Contacté hier au téléphone, Abderrezak Makri s'indigne de cette interdiction imposée à tous les partis de l'opposition. Selon lui, c'est désormais toutes les salles publiques qui leur sont "incompréhensiblement" interdites, notamment pour l'activité d'université d'été. Il faut dire que c'est la première fois que le MSP fait face à cette interdiction. Cela n'étant jamais arrivé au parti à l'ère de l'ancienne direction menée alors par Aboudjera Soltani. Est-ce une manière de resserrer l'étau autour de la nouvelle direction pour avoir basculé dans l'opposition ? Certainement oui, selon Abderrezak Makri qui dénonce, en outre, les "énormes difficultés et la lourdeur de l'administration" auxquelles sont confrontés les partis de l'opposition toujours obligés de passer par ses services pour l'obtention de la fameuse autorisation afin d'organiser une activité, aussi banale soit-elle, dans un établissement public. À l'occasion de l'université d'été, le leader du MSP dénonce, par ailleurs, des restrictions administratives, voire le refus de visa à certains de ses invités internationaux attendus pour cette joute partisane. M. Makri affirme, à juste titre, que des invitations sont adressées à des partis et des personnalités politiques et à des intellectuels de plusieurs pays dont la Tunisie, la Turquie ou encore la Libye. M. Makri s'interdit pour autant de commenter les autorisations délivrées à d'autres acteurs politiques, y compris des anciens du FIS dissous, jugeant que tous "les acteurs politiques ont le droit d'activer". Cela même s'il souhaite que les pouvoirs publics réservent le même droit à l'activité pour l'ensemble de la classe politique. M. Makri en dira certainement davantage lors de son allocution attendue à l'ouverture, aujourd'hui, de l'université d'été du MSP. Une joute que le parti compte mettre à profit pour se pencher également sur la situation pour le moins critique, autant sur le plan politique qu'économique, que traverse le pays.