Ces anciens cadres d'un parti responsable de la tragédie nationale ayant causé plus de 200.000 morts tentent de revenir sur la scène politique. Les ex-cadres du FIS ne sont plus infréquentables. Les consultations politiques pourraient leur permettre de se recycler. L'association des dirigeants de ce parti dissous en discussions sur la sortie de crise, illustre la tendance actuelle de plus d'un pôle politique. Il y a aussi la main tendue aux terroristes égarés contenue dans le message du chef de l'Etat. Dans ce contexte, le représentant du FJD dans la coordination, Khababa Ammar, a affirmé que «lors de cette rencontre préliminaire tenue jeudi dernier avec les deux responsables du Front islamique du salut (FIS) dissous, Ali Djeddi, Kamel Guémazi, il a été soulevé le problème des partis dont toutes les conditions de création sont réunies.» Mais qui, ajoute-t-il, «sont interdits d'expression et d'activités à l'image de la formation de l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Ghozali qui attend son agrément depuis 15 ans et le parti Wafa non agréé de Ahmed Taleb Ibrahimi». Donc soutient-il «il n'y a pas que l'ex-FIS qui a été frappé d'interdiction de faire la politique». Toutefois, indique-t-il «la qualité de leur participation à la conférence pour la transition démocratique et la manière avec laquelle ils vont prendre part ou s'associer à la plate-forme en préparation dans le cadre de cette initiative font l'objet de débat entre les leaders des partis et des personnalités de ce pôle». «Ce point sensible sera d'ailleurs introduit dans l'ordre du jour des rencontres prochaines», fait-il savoir. Il s'agira de trouver une «formule adéquate» permettant leur participation puisque dit-il «ils représentent une catégorie de la société qu'on pourrait exclure des discussions et du débat politique.» En fait, ces deux personnages, selon notre interlocuteur «ont salué l'initiative des partis d'opposition avec qui ils partagent le même diagnostic sur la crise politique qui secoue le pays et la même appréhension quant aux dangers qui découlent de la situation politique chaotique». Les hôtes de la coordination, Djeddi et Guémazi qui n'ont pas caché leur volonté relative au retour sur la scène politique ont, dit-on «affiché des dispositions à se conformer à la loi». A titre de rappel, d'autres dirigeants du FIS dissous à l'image de Anouar Heddam ont lancé leur propre initiative de sortie de crise avec les ex-cadres dissidents du FFS et d'autres universitaires. Contacté hier, le chargé de la communication du RCD, Athman Mazouz, estime que «la conjoncture actuelle marquée par une crise politique chaotique et d'une gravité extrême, a dicté à la coordination pour les libertés et la transition démocratique(Cltd) d'associer tous les acteurs politiques, y compris ceux de l'ex-FIS dissous à sa démarche inclusive et ouverte à tous les Algériens. Pour peu qu'ils s'inscrivent contre la violence et respectent le principe d'alternance au pouvoir, il n' y a aucun inconvénient à discuter avec eux autour de la solution à la crise d'illégitimité qui mine le pays». De son côté, le député du parti de Djaballah, le Front pour la justice et du développement, Lakhdar Benkhelaf, a souligné que «les deux ex-cadres du FIS, Djedi et Guémazi, ont été reçus le jeudi dernier en tant qu'hommes politiques à l'instar d'autres personnalités et partis politiques». Ces derniers, ajoute-t-il «donneront une valeur ajoutée aux contacts et discussions menées par la coordination pour la transition démocratique et pacifique». Le président du MSP, Abderezak Makri, a déclaré que ces deux hommes «nous les avons rencontrés comme de simples hommes politiques». Cependant, selon des personnalités politiques qui ont préféré intervenir sous l'anonymat, «il est hors de question de tourner la page n'importe comment». «Si les ex-dirigeants de l'ex-FIS sont reçus en tant qu'individus sans se référer à leur appartenance partisane, on peut dire qu'ils sont des Algériens qu'il ne faut pas exclure du débat politique», estime-t-on. «Mais, s'ils étaient invités en tant que représentants de partis là, il y a un problème, car il est clair que ces anciens cadres d'un parti responsable de la tragédie nationale ayant causé plus de 200.000 morts tentent de revenir sur la scène politique en se réfèrant à la légitimité surannée des années 1991 et 1992», relève-t-on.