La Slovaquie a choqué tout le monde en affirmant qu'elle souhaite accueillir seulement des migrants de confession chrétienne. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a estimé que les pays européens n'ont pas fourni suffisamment d'efforts pour arrêter le drame des migrants et des réfugiés qui tentent d'atteindre le Vieux Continent. Invité à Paris pour parler de la prochaine rencontre sur le climat, Ban Ki-moon a appelé "les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise", estimant que ces milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui "entreprennent des voyages périlleux (...) ne devraient pas, à l'arrivée, rencontrer de nouvelles épreuves", ont rapporté les médias français. Le secrétaire général de l'Onu a affirmé qu'"il y a aujourd'hui plus de personnes déplacées qu'il n'y en a jamais eu depuis la Seconde Guerre mondiale", expliquant qu'"en Syrie et ailleurs, des millions de gens fuient la violence et la persécution. D'autres tentent d'échapper à la pauvreté et cherchent des moyens de vivre dans la dignité", démontant, ainsi, les discours racistes de l'extrême droite européenne qui joue l'alarmisme pour gagner davantage d'électeurs. La chancelière allemande, Angela Merkel, a d'ailleurs réagi après les incidents provoqués par des militants d'extrême droite à Saxe. "Il faut le dire clairement : il n'y a aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui", a insisté Angela Merkel à Heidenau (Saxe, Est), qualifiant à nouveau de "honteuses" et d'"abjectes" les violences qui ont opposé dans cette petite ville extrémistes et policiers durant le week-end. Mardi, le rapporteur spécial de l'Onu sur les droits de l'Homme des migrants, François Crépeau, a également tiré la sonnette d'alarme sur les terribles événements qui ont eu lieu aux frontières gréco-macédonienne et serbo-hongroise, durant la fin de la semaine dernière. "N'allons pas prétendre que ce que font actuellement l'UE et ses Etats membres fonctionne. Les flux migratoires ne vont pas disparaître", a déclaré, sans détour, François Crépeau à Genève. "La construction de clôtures, l'utilisation de gaz lacrymogène et d'autres formes de violence contre les migrants et demandeurs d'asile, la détention, l'obstruction d'un accès à des services de base, tels que des abris, de la nourriture ou de l'eau et l'utilisation d'un langage menaçant ou de discours haineux, ne parviendront pas à empêcher les migrants de venir ou de tenter de venir en Europe", a-t-il ajouté dans un communiqué dont des extraits ont été publiés sur le site de l'Onu. Tout en appelant les leaders politiques à lutter contre le racisme, la xénophobie et les crimes de haine contre les migrants, François Crépeau a estimé que "si les Européens veulent que leurs gouvernements reprennent le contrôle de leurs frontières, ils doivent les exhorter à miser sur la mobilité et à offrir aux migrants et demandeurs d'asile des voies officielles pour entrer et séjourner en Europe", a ajouté le communiqué. "Il existe un besoin clair et urgent pour l'Europe de créer, en coopération avec d'autres pays du Nord, un programme de réinstallation massive destiné aux réfugiés, tels que les Syriens et les Erythréens, afin d'offrir une protection à 1,5 ou 2 millions d'entre eux au cours des cinq prochaines années", a conclu le rapporteur spécial onusien. En attendant, les pays membres de l'UE demeurent divisés sur le nombre de personnes à accueillir et les moyens à mettre en place pour soulager ces milliers de migrants qui fuient la guerre et les régimes dictatoriaux, aussi bien en Afrique qu'au Proche-Orient ou en Asie du Sud. Aussi, le règlement urgent de la crise libyenne constitue une des urgences pour en finir avec ce flux inédit de migrants vers le Vieux Continent.