La rencontre à laquelle ont pris part une dizaine de syndicats s'est soldée par un accord sur plusieurs dossiers qui ont, jusque-là, alimenté la grogne des enseignants. Après un bras de fer qui a duré deux années, le calme semble empreindre le climat de la nouvelle rentrée scolaire. Au fait, suite à une rencontre tenue, hier, à Alger, avec les partenaires sociaux, le ministère de l'Education nationale a détaillé la liste des revendications satisfaites. Ainsi, lors d'un point de presse organisé en marge de la rencontre, le secrétaire général du ministère de l'Education, Abelhakim Belabed, a fait savoir que la tutelle a répondu favorablement à plusieurs des revendications des syndicats. "La rencontre d'aujourd'hui (hier, ndlr) était déjà prévue le mois d'août dernier", a rappelé le cadre du ministère. Ainsi, parmi les revendications satisfaites, la confirmation de 45 000 enseignants dans les trois paliers, la promotion des enseignants "en voie d'extinction" et qui sont au nombre de 75 000 enseignants répartis entre le primaire et le moyen qui auront le statut de professeur principal et de professeur formateur. "La promotion de cette catégorie d'enseignants interviendra après leur promotion au grade de base", a expliqué le SG du ministère. De son côté, Nouar Larbi, secrétaire général du Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Cnapest), a reconnu que le ministère de l'Education a fait "un travail d'excellence" et de fond dans la prise en charge des plateformes de revendications des syndicats. "Bien que nous n'ayions pas eu gain de cause pour certaines de nos revendications, telles que le logement de fonction, notre tutelle a répondu favorablement à d'autres revendications, dont la régularisation de l'effet rétroactif du régime indemnitaire qui suit la mise en exécution du décret 12-240", a reconnu le SG du Cnapest. Lors d'une déclaration faite à l'APS, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a réitéré l'engagement de l'Etat à répondre "favorablement" aux revendications syndicales, "malgré la conjoncture difficile" que traverse le pays. "L'Etat, à travers son gouvernement, a bien voulu répondre favorablement aux doléances, malgré la situation difficile que traverse le pays, avec la baisse des rentrées financières liées à la baisse du prix du baril du pétrole", a indiqué Mme Benghebrit, à l'occasion d'une rencontre avec 10 syndicats du secteur. Elle a estimé, à ce propos, que le moment était venu pour que les syndicats ne demeurent pas seulement une force de revendications "en posture de confrontation", mais deviennent "une force de propositions". La ministre a fait part de sa "confiance" quant à la volonté du partenaire social d'aller de l'avant en faisant de l'école "un lieu d'excellence où les intolérances et les intégrismes de tous bords sont bannis". Elle a plaidé, à ce propos, pour la réhabilitation de l'éthique et de la morale professionnelle, ainsi que pour l'engagement et la mobilisation "au service des élèves et de leur épanouissement". Il s'agit, a-t-elle expliqué, de "la refonte pédagogique à travers la réécriture des programmes, la mise en œuvre d'une stratégie nationale de remédiation et la gouvernance à travers le collège inspectoral, l'assainissement des dossiers en suspens des fonctionnaires et la numérisation". Mme Benghebrit a estimé, à ce titre, que "c'est par la formation, l'accompagnement et la motivation de nos fonctionnaires et, plus particulièrement, de nos enseignants que nous pourrons réaliser et mettre en œuvre la stratégie du secteur". "En tant que fonctionnaires, nous sommes redevables de probité, de neutralité et de moralité", a-t-elle mentionné, exhortant les syndicats du secteur à signer avec la tutelle la charte d'éthique et de stabilité, afin de "préserver le service public d'éducation". D .S.