Résumé : Ferroudja aide Nassila à repasser sa toilette. Elle est subjuguée par toutes ces belles choses qui tombaient sous ses yeux. Plus tard, elle fera connaissance avec Anissa, El-Hadj Nacer et Djamel, le second garçon de la famille. Ce dernier renverse son bol de lait chaud sur la table de la cuisine. Il était si confus qu'il n'arrivait pas à placer un mot. -Ce n'est rien, dit Ferroudja, qui accourut avec une éponge. Voilà c'est fini. Je vais te verser un autre bol de lait Djamel. -Non, ça va, je n'en veux plus. Les deux semaines passent à une vitesse vertigineuse. Le week-end arrive en grande pompe. Des parents arrivèrent du bled, des amis de France, des invités de partout. La maison regorgeait de monde. La fête battait son plein. Ferroudja qui était chargée de veiller au grain pour les repas et le service ne cessait de recueillir les éloges des parents et des proches de sa famille d'accueil. "C'est une véritable fée du logis", disaient les uns ; "une perle rare", rétorquaient les autres. Après le mariage de Nassila, la maison se vida. Des jours durant, Ferroudja se chargea de remettre de l'ordre dans les chambres et aida sa maîtresse à tout ranger. Exténuée et à bout de forces, elle ne rejoignait son lit que très tard dans la soirée. Quelques jours passèrent. Meriem lui avait remis une somme d'argent. Ferroudja envoya une partie à sa mère par le biais d'un mandat, et en garda une autre pour ses menus besoins. Sa maîtresse était très gentille avec elle et ne la laissait manquer de rien. Anissa et Nassila lui avaient remis de beaux vêtements presque neufs qui lui permirent de s'habiller comme il se doit, et autant de fois qu'elle le voulait. Elle mangeait à sa faim et pouvait se servir à sa guise dans le grand frigo. La jeune fille s'épanouissait. Des couleurs de bonne santé avaient remplacé "ses joues creuses". Malgré sa tendance à l'embonpoint, son corps avait pris de belles formes. Un soir, alors qu'elle préparait le dîner, Djamel, le cadet, fit irruption dans la cuisine. Ferroudja lui sert un café et place devant lui une assiette de petits fours au chocolat. Le jeune homme sourit : -Tu es adorable Ferroudja, que serions-nous devenus sans toi ? Ferroudja sourit à son tour : -Vous êtes tous très gâtés par votre maman. -Oui... Mais parfois, elle est tellement occupée ailleurs qu'elle nous oublie. Où est-elle donc passée aujourd'hui ? -Chez la couturière. -Tu vois, si tu n'avais pas été là, je n'aurais pas eu mon goûter. -Parce que tu es un petit paresseux Djamel pour te préparer un café ! -Oui, tu sais bien que je ne sais rien faire de mes petits doigts. -Même pas te servir un petit café ou un verre de lait ? Voyons Djamel, tu n'es quand même plus un enfant. Djamel sourit : -On dit que les hommes sont d'éternels enfants. Je crois que c'est vrai dans mon cas. Et pour me faire encore servir par toi, je veux le demeurer. Oui, j'aimerais bien rester un enfant Ferroudja. -Grand Dieu ! À t'entendre parler ainsi ! Djamel se lève et s'essuie la bouche avec une serviette avant de se verser un grand verre d'eau, qu'il se met à boire à petites gorgées en faisant les grands pas dans la cuisine. Il s'arrête brusquement et s'adosse au potager, avant de lancer : -Dis-moi Ferroudja, pourquoi n'as-tu jamais songé à te marier ? Prise de court, Ferroudja laisse tomber une pomme. Elle se baisse pour la ramasser, et Djamel en fait de même. Ils se heurtèrent la tête, et éclatèrent tous les deux de rire. -Me marier ?, répète Ferroudja. Tu plaisantes ? -Pas du tout. Tu es très belle Ferroudja. -Moi, je dois d'abord penser à nourrir ma famille. -Mais cela ne devrait pas constituer une entrave pour ton bonheur. (À suivre) Y. H.