Résumé : Après la fête, Ferroudja remet de l'ordre dans la maison. Elle est très appréciée par sa famille d'accueil. Un jour, Djamel, le cadet de la famille, la rejoint dans la cuisine alors que la maîtresse de la maison était absente. De fil en aiguille, il entame une discussion sérieuse avec la jeune fille. Sans savoir pourquoi, Ferroudja se sentit gênée... Elle triture une mèche de ses cheveux rebelles, avant de lancer tristement : -Qui voudrait d'une "cosette" comme moi ? -Sans blague... C'est l'opinion que tu te fais de toi-même, mais regarde-toi un peu dans la glace. Tu es loin d'être une cosette, Ferroudja.. Tu es très belle et très intelligente... -Et très pauvre, ajoute la jeune fille. -La pauvreté n'a jamais été un péché... D'autant plus que moi je suis riche... Très riche. Je suis actionnaire dans l'entreprise familiale, tout comme Wahib et les filles... -Je sais Djamel, mais cela n'a aucune relation avec ma situation... Et... Djamel s'approche d'elle, et elle recule d'un pas... Il la rattrape et la saisit par les épaules. Ferroudja essaye de se dégager, mais il la maintient fortement. -Regarde-moi, Ferroudja, regarde-moi dans les yeux... Ferroudja plus morte que vive, ose lever les yeux pour croiser ceux de Djamel... Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux, et essaye encore une fois de se dégager... Djamel lâche un peu son étreinte, puis lance : -Ferroudja, veux-tu m'épouser ? Veux-tu devenir ma femme ? La jeune fille sursaute. Elle devint cramoisie, puis balbutie quelque chose d'incompréhensible. Djamel répète sa question : -Ferroudja, réponds-moi donc... Veux-tu m'épouser ? -Je... Quoi ? Djamel... Te... Quoi ? -M'épouser, pardis... Dis-oui.... Dis-oui, Ferroudja, je veux devancer Wahib ! - Dévancer Wahib ? -Oui, lui aussi veut t'épouser... Il m'a dit qu'il va en parler à maman... -Mais tu es fou... Tu es complètement fou, Djamel... -Oui, Ferroudja, je suis fou... Fou de toi, depuis le jour où je t'ai vue je ne cesse de penser à toi... Ferroudja se dégage. Elle tire une chaise et s'assoit, avant de se prendre la tête entre les mains et de se mettre à pleurer. -Mais pourquoi pleures-tu ? La jeune fille sanglotait sans pouvoir répondre. Djamel lui soulève le menton : -Tu préfères Wahib ? Hein, dis, tu préfères Wahib ? Ferroudja renifle et s'essuie les yeux : -Non, Djamel.... Toi et Wahib êtes comme mes frères, je ne peux épouser ni Wahib ni toi... Je ne suis qu'une bonne. Une fille que ta mère a eu la gentillesse de ramasser dans la rue et de recueillir chez-elle un jour où je crevais de faim. Je n'ai aucun droit de perturber l'existence d'une famille aussi formidable que la votre... Sur ce, elle quitte la cuisine, et monte dans sa chambre. Elle se met à réfléchir longuement à sa délicate situation avant de décider de prendre congé de cette famille au sein de laquelle elle ne s'est jamais sentie étrangère... Une heure s'écoule. Ferroudja redescend dans la cuisine, et termine de préparer le dîner. Djamel avait disparu. La jeune fille éteint les fourneaux, et passe une serviette mouillée sur son visage. Il ne faut surtout pas qu'on remarque qu'elle avait pleuré. Elle remonte dans sa chambre et s'allonge sur son lit. Une heure plus tard, Anissa vint frapper à sa porte. Hé ! Ferroudja, ouvre-moi... Tu dors ou quoi ? Ferroudja se lève promptement et ouvrit toute grande la porte de sa chambre. -Ah ! c'est toi Anissa, entre donc, pourquoi restes-tu là... -Je n'ai pas osé te déranger... Tu dormais peut-être... -Non... J'étais juste allongée... Anissa remarque son visage défait : Qu'as-tu Ferroudja, ne serais-tu pas malade par hasard ? (À suivre) Y. H.