Résumé : En attendant l'heure de son rendez-vous avec Farida, Ferroudja déambule en ville. Vers la mi-journée, elle s'assoit à une table dans un fast- food pour déjeuner. Un jeune homme lui fera la cour... Elle est confuse... Farida arrive et l'emmène à la cité universitaire où elle découvre un monde nouveau pour elle. -Tu es contente d'être ici Ferroudja... -Oui... Il n'y a que des filles ? -Mais bien sûr qu'il n'y a que des filles... C'est une cité de filles... -Et comment sont les chambres ? J'ai du mal à croire que toutes ces filles passent leurs nuits ici... -Eh bien c'est le cas. Elles passent leurs nuits, leurs journées, et tout le temps où elles n'ont pas cours... Les chambres comportent plusieurs lits, deux, trois, quatre... Cela dépend de la demande et du nombre des étudiantes... Les plus chanceuses partagent une chambre à deux... C'est plus pratique pour étudier et se reposer... Il y a moins de bruit et plus d'espace... C'est notre cas à moi et mon amie... -C'est moi l'intruse donc... -Non pas du tout. C'est moi qui t'ai proposé de partager ma chambre. -C'est très gentil de ta part Farida... Je n'oublierais jamais ce que tu as fait pour moi aujourd'hui... -Arrête donc, je n'ai encore rien fait... Nous voici arrivées à notre palier... Ma chambre est celle du fond... Tu vois c'est la porte sur laquelle est collé un autocollant rouge... "Make love not war". - Et cela veut dire ? -Faites l'amour, pas la guerre... Ferroudja rougit... -C'est une citation universelle Ferroudja... Ne vois pas les choses du mauvais œil... Il faut savoir ouvrir son esprit. Ferroudja sourit : -Je sais, mais je trouve que cela ne colle pas avec nos mœurs... -Plus tard, tu t'habitueras à toutes ces choses de la grande ville... Et tous tes complexes disparaîtront, tu verras... Farida ouvrit la porte de sa chambre, et Ferroudja se retrouve dans une chambre exiguë, mais très propre et bien rangée. Deux lits trônaient de chaque côté, et au milieu une table... Des affaires personnelles et des ouvrages universitaires étaient disposés dans des casiers accrochés au mur. -Notre petit univers te plaît Ferroudja ? -Oui... Oh oui, bien sûr, c'est coquet... Et surtout, c'est beaucoup mieux que la rue... - Tu peux le dire... Regarde un peu là, derrière ce paravent en bois... Nous avons improvisé un petit coin cuisine... Il y a un petit réchaud et un jerrican d'eau... Nous avons même installé des étagères pour déposer le café, le sel, le sucre, etc. Le reste nous le ramenons du resto... Parfois, quand le menu n'est pas à notre goût, nous cuisinons sur place... -Vous êtes très bien organisées à ce que je vois... -Parfois, par manque de temps, nous lâchons alors un peu de notre zèle et notre chambre ressemble le plus souvent à un champ de bataille... -Je pourrais tout de suite remédier à ça... -Pas tout de suite Ferroudja... Nous allons d'abord prendre un café, ensuite je verrai à quoi tu pourras nous être utile. Ferroudja dépose son sac sur un des deux lits et se déchausse... Ses pieds lui faisaient mal, et elle avait envie de prendre une douche. -Tu aimes les biscuits Ferroudja ? -Oui... Farida sert le café et ouvre un paquet de biscuits : -Je crois que je pourrais te dénicher un petit boulot provisoire ici à la cité... -Je ne sais pas faire grand-chose, à part le ménage et la cuisine... -Mais c'est déjà beaucoup... Tu pourras par exemple laver le linge, repasser, raccommoder, ranger les chambres, faire les courses... Tu peux faire ça Ferroudja ? -Bien sûr. (À suivre) Y. H.