Résumé : Le hasard offrit encore une fois à Ferroudja l'occasion de se mettre à l'abri de la rue et de ses affres. Farida lui propose de faire quelques tâches quotidiennes qui pourront arranger les étudiantes de son palier. Ferroudja accepte. Farida ébauche un sourire : -Alors je vais proposer tes services aux filles de notre palier. Elles seront heureuses d'avoir quelqu'un qui les aidera dans leur entretien quotidien. Et toi tu pourras prétendre à un petit pécule de leur part. Ferroudja réfléchit rapidement : -Cela me paraît raisonnable. Cependant je ne pense pas qu'il me soit possible de partager votre chambre de façon permanente. C'est peut-être interdit. -Nous verrons Ferroudja. En tous les cas, pour tes premiers jours, nous avons déjà réglé le problème du gîte, et même du couvert, tu peux compter sur moi. Durant plus d'une semaine Ferroudja ne chôma point. Les jeunes filles de la cité lui confièrent de menues tâches ménagères, et l'aideront, par ce biais, à gagner quelques sous par-ci, par-là. Econome, Ferroudja, qui pouvait manger au restaurant universitaire avec Farida, garda cet argent sur elle pour plus tard. Elle sait qu'elle ne pourra pas vivre indéfiniment dans cette cité, et qu'elle doit se mettre tout de suite à la recherche d'un autre boulot plus lucratif. Maya, la copine de chambre de Farida, revint de chez elle un vendredi matin. Elle trouva Ferroudja en train de mettre de l'ordre dans la chambre, tandis que Farida se lavait les cheveux. -Salut !, lance-t-elle. Je suis de retour. Qui es-tu toi ? -Ferroudja. -Ah ! Une nouvelle étudiante ? -Non, je suis... Ne sachant comment se présenter, Ferroudja se tut. Farida qui avait tout entendu sortit de la salle de bain, une serviette sur la tête. -Salut Maya, je suis là, tu vois ! -Oui, je t'ai vue. Qui est cette fille ? -Une amie. Elle n'est pas étudiante comme nous. Maya ouvrit les yeux : -Qui est-elle donc ? -Ferroudja. -Oui, je sais, elle me l'a déjà dit, mais... -Mais quoi Maya ? D'habitude, tu es moins bavarde. Je t'expliquerai plus tard. Elle enlève la serviette sur sa tête et se met à essorer ses cheveux avant de prendre un peigne pour les démêler. Elle ne voulait pas encore parler à Maya de Ferroudja. -Tu m'as ramené des gâteaux ? Maya sourit : -Oui, bien sûr. Elle ouvrit son sac de voyage et tire une jolie boîte en carton entourée d'un ruban : -Tiens ! Ma mère les a préparés spécialement pour toi. Farida prend la boîte et l'ouvre. Un sourire illumine son visage : -Miam, miam ! Ils ont l'air succulents ces petits gâteaux. Et tout frais en plus. -Tu peux en être certaine. Ils sortaient tout juste du four, lorsque je les ai emballés. -Merci Maya. Tu remercieras aussi ta maman pour la peine qu'elle s'est donnée. Elle se retourne vers Ferroudja qui avait suivi la conversation entre les deux filles sans oser bouger de son coin, et lui lance : -Ferroudja, je vais sécher mes cheveux, et nous allons sortir toutes les trois déjeuner dehors. (À suivre) Y. H.